mercredi 5 novembre 2008

For that is the true genius of America - that America can change


Les premiers chiffres, sur CNN, étaient en faveur de McCain. La carte des États-Unis, lentement, se teintait de rouge (car le ciel est bleu et l'enfer est rouge, disait Duplessis). Et puis tout à coup, ça s'est mis à changer. Les swing states sont devenus bleus. Les hologrammes de CNN racontaient l'euphorie de la foule à Chicago. RDI tentait tant bien que mal de nous montrer celle de la foule de New York.

Et puis CNN a fait cette annonce qui restera dans les annales : Barack Obama était élu président des États-Unis.

Des hurlements et des larmes de joie entre les carcasses d'ailes de poulet, mais surtout, le sentiment de vivre un moment historique d'une importance capitale. Un Noir, président des États-Unis. On a beau en parler depuis des mois, j'en suis encore renversée.

Le discours de McCain, en Arizona, a été superbe. Un discours serein, d'ouverture et de collaboration, pour calmer ces extrémistes qui huaient devant lui. "It's my failure, it's not yours", a-t-il dit. Espérons qu'ils sauront l'écouter.

Et puis Obama. Même si c'était impossible qu'il arrive quoi que ce soit, j'ai retenu mon souffle quand je l'ai vu s'avancer à découvert sur l'immense scène de Grant Park. Mais un homme qui craint pour sa vie n'emmène pas avec lui femme et enfants, et ceux qui étaient là ne lui voulaient que du bien. Son discours était parfait : lucide, conscient de la tâche énorme qui l'attend, des erreurs qu'il fera certainement, de l'impossibilité d'être le Messie, il était pourtant là, fier et à l'écoute de ses partisans comme de ceux qui n'ont pas voté pour lui : "I will listen to you, especially when we disagree".

Et surtout, il a dit ce que tout le monde savait, mais qu'il fallait redire : cette victoire, ce n'est pas le changement; c'est la possibilité de créer un changement. Espérons que personne n'empêchera ce changement de se produire.

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