dimanche 31 mai 2009

Il faut (encore) qu'on parle de Loui Mauffette


Je vous l'ai déjà dit : la poésie, c'est pas mon genre littéraire préféré. À part pour quelques exceptions (Gaston Miron, Jacques Brault, Jean-Paul Daoust, Réjean Thomas et une poignée d'autres), je suis extrêmement difficile.

Mais ce gars-là, Loui Mauffette, a accompli ce qui, à mon avis, tient de l'exploit : il a fini par me réconcilier avec la poésie. Déjà, avec Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, il m'avait pas mal jetée à terre, et je vous en avais jasé. Mais là, avec Dans les charbons, il a remis ça, et j'en suis sortie tout aussi heureuse, sinon plus - d'autant que, cette fois, j'étais dans le public, et non en train de travailler.

Ce que ses spectacles ont de miraculeux, c'est qu'il prend plein de textes qu'il aime, et il les colle ensemble en les faisant lire par des acteurs, en citant toujours le nom de l'auteur à la fin, et en rendant ça festif et musical. La mise en scène lie tout ça sans créer d'inutile fil conducteur, et on passe de Nataaq, la chanson de Richard Desjardins (chantée magnifiquement par Kathleen Fortin), à un extrait des Bons débarras, scénario de film de Ducharme, puis à un extrait d'un roman de Duras, puis à un poème de Réjean Thomas, et ainsi de suite, sans plus de cérémonie.

Et l'effet est magique : j'aime la poésie, dans les spectacles de Loui Mauffette. Il revient en septembre, avec Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, à la Cinquième salle de Place des arts... et j'ai bien l'intention d'y aller, encore.

Lancement de Vers l'est


Ta Mère te lance son sixième rejeton demain soir, lundi 1er juin, au merveilleux Vices & Versa. Viens l'attraper et boire un coup avec la famille! On vous attend à bras ouverts, toi et tes 12 dollars!

samedi 30 mai 2009

Aurore

(William m'a refilé la tag-cicatrice démarrée par Bock, et je l'envoie à mon tour à Marie-Pier et à Caroline...)

*


Dans le petit carnet d'identification qu'on avait reçu à l'école, quand j'étais en 1ere ou en 2e année, et qui servait à tranquilliser l'esprit des parents en leur fournissant d'avance les informations à écrire sur l'avis de recherche de leur enfant si d'aventure celui-ci se faisait enlever, ma mère avait écrit, à côté de "signe distinctif" : "Cicatrice au poignet droit".

C'est pas mal pratique d'avoir un signe distinctif parce que, quand t'es une petite fille aux cheveux bruns et aux yeux bruns, t'es pas facile à identifier pour l'agent de sécurité du centre d'achats qui te cherche parce que t'as perdu ta mère. Pas autant qu'une petite grosse rousse et frisée, mettons.

N'empêche, ma mère, elle s'en voulait (et elle s'en veut encore), parce que, disons-le, si j'ai cette cicatrice-là, c'est un peu de sa faute.

J'avais à peu près deux ans, peut-être trois, et ma mère nous faisait du spaghetti pour dîner. J'avais faim, il paraît, et j'avais hâte de manger mon spaghetti. Mais une fois que les assiettes ont été servies, le téléphone a sonné. Dans ce temps-là, les téléphones avaient un fil, on ne pouvait pas les emporter partout avec nous, et ça s'adonne que le nôtre était dans le salon, à l'autre bout du bungalow. Alors ma mère a fait ce que tous les livres d'éducation disent de ne pas faire, tout simplement parce que, des fois, la vie, c'est pas comme dans les livres d'éducation : elle m'a laissée toute seule dans la cuisine pour aller répondre au téléphone.

Je vous l'ai dit, j'avais faim, alors j'ai étiré les bras pour attraper mon assiette sur le comptoir, pour manger tout de suite, même si ma mère avait décidé d'aller répondre au téléphone et de laisser refroidir son dîner. C'est à ce moment-là que ma mère a entendu hurler : mon poignet s'était, paraît-il, retrouvé sur le rond du poêle à côté du comptoir, qui était éteint, mais encore brûlant. Je me souviens qu'ensuite ma mère a mis de l'onguent, de la glace, et je pense qu'on est allées à la clinique. Mais en tout cas, on n'a pas mangé notre spaghetti.

Et c'est comme ça qu'est apparue ma plus vieille cicatrice, première d'une longue série de brûlures et de coupures.

*

Ça, c'est la version officielle. Sauf qu'il y a quelque chose de louche, dans cette histoire.

Étant donné la configuration de notre cuisine de l'époque, les assiettes se trouvaient sur le comptoir à la gauche du poêle. Jusque-là, ça va : la cicatrice est sur le poignet droit. Mais vous essaierez, vous, de vous brûler le côté gauche du poignet droit sur un rond de poêle qui se trouve à votre droite...

Ça fait 20 ans que j'essaie de comprendre, et je ne vois toujours pas comment ça a pu arriver.

Stop ou encore?


Zviane a fait une longue BD l'autre jour sur le blogue et l'autobio en BD et, notamment, elle disait ceci : "Un blog, c'est comme un monstre affamé. Tu dois toujours le nourrir, et ça te stresse. Mais t'as un salaire : les commentaires et l'affluence. Il vient un temps où tu n'as pas envie de poster, mais tu le fais juste pour nourrir le monstre".

J'ai ouvert ce blogue parce que j'avais plein de choses à raconter emprisonnées dans ma tête, et que j'avais envie d'avoir un endroit où les faire sortir, où les partager. Mais je n'avais pas pensé à la paresse, celle qui fait que je préfère raconter les choses de vive voix, d'un jet, parce que ça va plus vite; celle qui fait qu'une fois le billet écrit dans ma tête, je perds le goût de m'asseoir pour le taper; celle qui fait aussi, sans doute, que j'ai envie de devenir prof de cégep plutôt que de rédiger des articles savants à longueur d'année.

Et pourtant, j'aime écrire. De la fiction autant que de la théorie. J'en ai besoin.

Ces choses-là, que j'ai envie de raconter, elles sont encore là. Le stock se renouvelle tous les jours. Il faut juste que je reprenne l'habitude de les mettre ici, avant qu'elles me quittent dans un flot de paroles...

Allez, on essaie encore.

samedi 2 mai 2009

Mille excuses milady


J'écoute en boucle le nouveau Jean Leloup en essayant de m'approprier mon nouvel appartement. De temps en temps, je m'arrête et je fais des lectures, et parfois des travaux. Déménagement et fin de session ne font pas bon ménage - vous excuserez donc mes absences...