vendredi 26 juin 2009

De D.F. à N.Y.

Il y a un an, j'étais :


Dans quelques jours, je serai :


J'aime les villes d'Amérique.

samedi 20 juin 2009

Animateur en programmation de soirée nationale


Ça y est. C'est la fin de Macadam Tribus, après douze ans d'antenne.

J'ai découvert cette émission vers la fin de mon secondaire, alors que je n'étais pas encore l'auditrice assidue de la Première Chaîne que je suis aujourd'hui, grâce à des amis plus cultivés que moi. Je n'y suis pas toujours restée fidèle, mais j'y suis toujours revenue, périodiquement - il faut dire que, avec la plus récente case horaire, c'était devenu plutôt impraticable. Et ne me parlez pas de la baladodiffusion, j'ai essayé, mais je suis incapable d'écouter une émission de radio "en retard" comme on écouterait un épisode de série enregistré à la télé.

N'empêche, même de loin, ça me rassurait de savoir qu'il y avait, à la radio d'état, une émission comme Macadam Tribus, qui était capable d'atteindre un niveau de connerie qui n'avait d'égal que l'intelligence des animateurs et des chroniqueurs. Et une émission qui faisait jouer tout ce dont Fréquence libre, et encore moins Espace musique, n'osaient même pas parler.

Il y avait ce jeu constant, aussi, entre le vrai et le faux, cette zone grise dont Jacques Bertrand a parlé tout à l'heure chez Le Bigot, dans laquelle l'auditeur est toujours plongé, et qui me plaisait tellement. À Radio-Canada, ne pas savoir si ce qu'on nous dit est sérieux ou si on se fout de notre gueule est une chose rare. Qui exerce l'esprit critique et le sens de l'ironie.

Et c'est peut-être pour ça que c'est là qu'on coupe, aussi.

Je vous laisse sur un extrait, ici.

samedi 13 juin 2009

Entendu à la radio


"Film routard" pour road movie.

C'est la première fois que je trouve la traduction d'une expression consacrée anglophone satisfaisante. En tout cas, c'est nettement mieux que "film pur bonheur" pour feel-good movie et "aliment réconfortant" pour comfort food.


(Question quiz pour Catherine et Julien : sauriez-vous reconnaître cette route?)

mercredi 10 juin 2009

Franzine

Ça se veut un genre d'équivalent francophone de l'Expozine, et Ta Mère y sera.

C'est ce samedi (le 13 juin), entre 11h et 18h, au Cœur des sciences de l'UQAM (175, Président-Kennedy). Maudit beau spot, soit dit en passant.

Je n'aurai pas l'occasion d'y passer, mais si vous y faites un tour, donnez-moi des nouvelles. Je suis assez curieuse de voir ce que ça peut donner...

Évidemment, c'est la première année, ça ne sera sûrement pas aussi fréquenté que l'Expozine, d'autant plus que c'est unilingue et que le public anglophone est très présent dans la sphère indépendante. Mais au fond, ça donnera peut-être l'occasion aux visiteurs de flâner un peu plus tranquillement d'un kiosque à l'autre.

Par contre, je me pose une grave question : est-ce qu'il y aura du chili super piquant?

mercredi 3 juin 2009

Plaisir démodé

Il faut que je vous avoue un truc. Un aveu qui va me faire paraître un peu old school, un peu dépassée, un peu classique, un peu rétrograde, même. Mais qu'importe. Vraiment, je ne peux plus garder ça pour moi. Allez, je vous le confesse : j'adore les alexandrins.

Attention : pas en poésie, où ils ont souvent un petit quelque chose d'obsolète et de froid; mais au théâtre. Les alexandrins au théâtre, ah! C'est quelque chose.

Je sais, je sais, le théâtre en vers, c'est tellement dépassé. Mais honnêtement, comment peut-on résister à une tirade de Racine ou de Molière quand on prend soin de prononcer en lisant toutes les syllabes qui composent chaque vers? Et les rimes, ah! les rimes... Dans un dialogue, c'est tellement incongru, c'en est charmant!

Tenez, je vous fais un petit florilège improvisé tiré d'oeuvres de ces deux messieurs, faites-vous plaisir et lisez-les à voix haute :


Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous?
Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus?
(Racine, Bérénice, acte IV, scène 5)


OENONE. Il a pour tout le sexe une haine fatale
PHÈDRE. Je ne me verrai point préférer de rivale.
Enfin tous tes conseils ne sont plus de saison.
Sers ma fureur, Oenone, et non point ma raison.
(Racine, Phèdre, acte III, scène 1)


Sur quelque préférence une estime se fonde
Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde.
(Molière, Le Misanthrope, Acte I, scène 1)


Ah ! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme ;
Et lorsqu'on vient à voir vos célestes appas,
Un cœur se laisse prendre, et ne raisonne pas.
Je sais qu'un tel discours de moi paraît étrange ;
Mais, Madame, après tout, je ne suis pas un ange.
(Molière, Le Tartuffe, acte III, scène 3)


Entendez-vous la musique? Et ces formulations qui font des pirouettes pour respecter la contrainte? Et ces contenus anecdotiques transformés en délices par la rime et le rythme? Je ne me lasse pas. Je pourrais relire tout Molière sans m'embêter juste pour le plaisir de lire des (bons) alexandrins. Que voulez-vous, c'est mon petit côté anachronique...