dimanche 8 mai 2011

Rédiger au printemps

C'est dur de travailler quand, par la fenêtre, c'est le printemps.

samedi 7 mai 2011

Terre étrangère

"On entre en société comme en terre étrangère", dit Ferdinand Tönnies dans cette citation que j'ai postée fin mars. Je n'ai jamais autant ressenti la vérité de cette phrase que dans la soirée du 2 mai, pendant que je regardais le nombre de sièges des Conservateurs monter jusqu'à atteindre la majorité. Une majorité sans le Québec, balayé quant à lui par la fameuse vague orange que les chroniqueurs de toutes allégeances interprètent à tort et à travers depuis bientôt une semaine.

Pendant cette soirée électorale, j'ai senti que le Québec était ma communauté et que le Canada était cette société étrangère à laquelle il est si difficile d'appartenir. Même si je ne me fais pas beaucoup d'illusion sur la force des convictions gauchistes de mes concitoyens (après tout, la dernière vague de changement a mené à un triomphe adéquiste), les résultats prouvent quand même, une fois pour toutes, que le Québec et le ROC veulent des choses différentes et, apparemment, inconciliables.

Depuis bientôt deux ans, je m'acharne à analyser trois pièces de théâtre qui, à mon avis, règlent le problème de la crise identitaire par l'ouverture de la communauté sur l'Autre. Aujourd'hui, l'Autre ne me plaît pas du tout, et j'ai moins que jamais envie de m'ouvrir sur lui. Et plus que jamais, j'ai envie que, collectivement, on reproduise ce miracle qui nous fait voter tous ensemble dans la même direction et, en l'occurrence, complètement à l'envers du reste du pays, pour enfin se donner le droit d'avoir notre propre pays, dans lequel on n'entrerait pas comme en terre étrangère.

Les Canadiens n'ont pas besoin de nous pour fonctionner, ils nous l'ont bien démontré lundi dernier. Alors, qu'est-ce qu'on attend?