mardi 23 novembre 2010

Daytripper

Ceux qui connaissent mon amoureux connaissent son amour inconditionnel pour les comic books - amour que je partage, jusqu'à un certain point. Je n'ai pas de compte à mon nom chez Millenium et je ne lis pas religieusement, chaque mercredi, ma récolte hebdomadaire, mais je pige dans la sienne, et ça me fait souvent découvrir des belles affaires.

Il y a eu Fables, Y et quelques autres, mais en ce moment, je découvre une série absolument magnifique dont le concept est aussi étonnant qu'intéressant : Daytripper.

Le problème, c'est qu'en vous dévoilant le fameux concept, je vous gâche tout le plaisir de la lecture, du moins pour les deux premiers numéros (vous aurez vite fait, ensuite, de comprendre où tout ça s'en va). Disons seulement que cette série se passe au Brésil (ce qui saura peut-être intéresser Miss Do?), que le personnage principal est rédacteur du notices nécrologiques et écrivain, qu'il a quelques conflits non résolus avec son père, et que tout cela devient secondaire dans la description de la série dès qu'on atteint le fin du premier numéro.

Les auteurs nous tirent carrément le tapis sous les pieds, nous laissant tout pantois, flottant dans l'incertitude, et vaguement suspicieux. Cet état ne durera pas longtemps, puisque toute la série a déjà paru et qu'on peut tout de suite se précipiter sur le suivant pour essayer de clarifier la situation. Mais tout de même, ça en vaut la peine, d'autant plus que les images sont sublimes, que les personnages sont intéressants et que l'histoire est bien racontée, avec un ton un brin poétique, mais pas trop.

Un peu de soleil en forme de comic pour l'automne qui s'assombrit.

AJOUT : je viens de découvrir que les 10 numéros qui constituent la série paraîtront en paperback, donc dans un seul volume, le 8 février 2011. Un achat qui en vaudra vraiment la peine, surtout à ce prix-là! Dommage que ce soit après Noël...

mercredi 17 novembre 2010

Le temps file quand on s'amuse

Je vous racontais, il n'y a pas si longtemps, mes angoisses d'apprentie-conductrice. Eh ben voilà, j'ai eu mon permis hier. Je ne dirais pas que ma technique est parfaite, mais visiblement, je me débrouille assez bien pour avoir le droit de sévir sur les routes.

Je vous parlais, peu après, de mes étudiants que je découvrais à peine. Eh ben voilà, il nous reste un peu moins de deux semaines avant de se quitter, je suis en train de préparer leur examen final.

Oui, vraiment, le temps file. Entre-temps, j'ai réussi à rédiger une nouvelle version du roman pour monsieur l'éditeur. Resserrer ici, rallonger là, ajouter un peu de ceci et couper un peu de cela. Et je me suis amusée. Beaucoup. Si tout va bien, vous devriez lui voir le bout de la couverture au printemps, et au pire à l'été.

Juste à temps pour les vacances - ces moments qui filent tellement vite, parce qu'on s'amuse.

vendredi 22 octobre 2010

À la guerre comme à la guerre

J'hésite à vous parler d'eux.

On se connaît à peine, quoique déjà, on a une petite histoire, des petites habitudes, des petites manies.

Au début, c'est comme les premières fréquentations. On se met à son avantage, on essaie de deviner l'autre, de voir venir ses réactions, de tester ses limites. On essaie mutuellement de se déstabiliser, de se faire rire, chacun pour des raisons différentes. Et puis, tranquillement, on commence à dévoiler ses failles, ses peurs, puis on apprend à se faire confiance et on s'installe dans la routine. On développe une façon d'être ensemble.

On traversera encore des déserts ensemble, des phases d'enthousiasme et d'autres de découragement, et finalement, on se quittera, heureux ou amers, c'est selon. Et on ne se sera jamais vraiment approchés.

Je fais de mon mieux pour leur donner le plus possible. Ils font de leur mieux pour le recevoir. Mais bordel qu'ils me tirent du jus. Avec moi, ils sont gentils - c'est après l'apprentissage qu'ils en ont. Chaque élément, chaque règle, chaque méthode, chaque ouvrage de référence, tout doit être justifié cent fois pour passer leurs barrières, leur méfiance. Ils cherchent les failles dans tout, ils refusent avant de savoir et ils en veulent férocement aux linguistes. Même les trucs pour leur faciliter la vie semblent être là à les narguer, à les menacer du bout du doigt, prêts à leur mettre des bâtons dans les roues.

45 heures à forcer leur résistance, à espérer qu'un peu de contenu fasse son chemin. Comme l'amour, comme la guerre, l'enseignement est parfois une conquête.

jeudi 7 octobre 2010

C'est en forgeant...

Moi et la voiture, on n'est pas des grandes amies. Je suis plutôt du genre à regarder par la fenêtre qu'à prendre le volant. Quand même, je me suis décidée à passer enfin mon permis cette année (à 25 ans!), parce que je commençais à me dire que ce serait pratique, mais pour l'instant, j'aime pas ça tant que ça.

Bon, j'ai eu seulement 3 cours d'une heure, et je sais maintenant faire de très beaux stationnements parallèles (là-dessus je suis assez fière), mais franchement, je ne me sens pas si bien avec cette grosse affaire entre les mains. Il faut être à l'affût de tout, et je suis plutôt du genre tête-en-l'air, incapable de me concentrer sur plusieurs affaires en même temps. Rationnellement, je sais très bien tout ce que je dois faire, mais au moment de l'appliquer, c'est moins facile...

Et surtout, je manque d'occasions pour conduire, ce qui ne m'aide certainement pas à prendre de l'assurance.

En bref, j'aime pas quand quelque chose me résiste, donc jusqu'à maintenant, j'aime pas conduire, et je commence à me dire (même si je sais que c'est défaitiste) que je ne réussirai jamais à aimer ça et, surtout, à être vraiment bonne.

Et vous, ça a été comment, l'apprentissage?

mercredi 22 septembre 2010

C'est l'automne...


...on rentre les plantes.

mardi 7 septembre 2010

Un vidéoclip dont votre banlieue est l'héroïne

Avez-vous écouté The Suburbs? Sinon, allez-y, et revenez lire ce message après. Si oui, votre plaisir n'est pas terminé. Il vous reste encore quelque chose à découvrir, et ça se trouve ici.

Peu de mots pour décrire ce vidéo interactif, qui transforme le concept du vidéoclip en une expérience intime et nostalgique qui revisite les lieux où l'on a grandi. Vous tapez l'adresse de votre maison d'enfance et vous laissez le code faire le reste. Je ne vous en dit pas plus, allez l'essayer. Ça vaut le coup.

La difficulté du marathon


C'est la rentrée et, pour la première fois depuis 20 ans, je ne suivrai pas de cours. Je pensais que ça me ferait un choc, mais non. D'un côté, ça me rend euphorique. Ça laisse la porte ouverte à des tas de possibilités, à des voyages de dernière minute, à des chamboulements d'horaire.

D'un autre côté, pour la première fois de ma vie, je comprends une chose que Vincent avait dite en entrant au cégep : le manque de routine ou de structure, c'est pas forcément bon pour la créativité ou l'efficacité. Enfin, c'était quelque chose comme ça. Quand j'étais moi-même entrée au cégep, j'avais pas compris : j'avais besoin de quitter le 9 à 4 du secondaire, j'aimais la latitude que me laissait l'horaire cégepien. Même chose au bacc, et surtout pendant mes étés de travail autonome, où la structure était minimale (mais où les échéanciers étaient produits par quelqu'un d'autre). Mais là, sans aucune structure sinon celle que je décide par moi-même, c'est différent.

Je ne suis pas une marathonienne, je suis une sprinteuse. Quand mon deadline est dans un an, je deviens comme moins productive.

Des conseils, quelqu'un?

mercredi 1 septembre 2010

Tenir tête à sa directrice

Parfois, avec tout le respect que j'ai pour elle et pour son travail, j'ai l'impression qu'elle me suggère des livres juste parce que le titre a l'air de coller avec mon mémoire.

Je viens d'ouvrir L'écriture réparatrice de Simon Harel, ouvrage qui, en apparence, est tout à fait pertinent pour ma recherche : je travaille sur des pièces où le récit agit notamment comme rituel de réparation ou de restauration de la communauté. J'étais donc tout à fait disposée à le lire et à remplir plein de petites fiches de lecture dans FileMaker, jusqu'à ce que je plonge dedans et que je lise ceci : "L'acte créateur serait donc affaire d'oscillation, la recherche d'une plénitude associée à la quête du dédicataire maternel".

Le "dédicataire maternel"? Euh, c'est parce que je fais un mémoire sociocritique, ici?

J'ai refermé le livre, j'étais fâchée.

dimanche 15 août 2010

Chute libre

(crédit photo : Benjy Estrade)

Il se brasse bien des affaires ces temps-ci, des affaires autant personnelles que professionnelles, scolaires et créatives. Des petits et des grands projets, des pas en avant, des sauts dans le vide.

Je vous tiendrai au courant.

vendredi 13 août 2010

Scott Pilgrim vs the world

Ça sort aujourd'hui. J'ai terriblement hâte. Tellement que je me suis fabriqué un avatar.


C'est un comic book canadien en 6 volumes qui mélange une histoire d'amour dans la lignée des films d'ados de qualité (genre Juno - justement, Michael Cera joue Scott Pilgrim) et de la geekness pure, bourrée de références réjouissantes aux jeux vidéos vintages et à la musique indie, et c'est adapté au cinéma. C'était sold out à Fantasia. J'ai hâte, je vous dis, j'ai hâte!

La bande-annonce est ici.

mercredi 21 juillet 2010

Le syndrome du sablier

(ou du petit ballon de plage, ou du petit cercle qui tourne, ou de la barre de chargement)

Ils en parlaient à A.M., à Radio-Canada, ce matin (émission qui, par ailleurs, a le don de me faire sortir de mes gonds - j'y reviendrai peut-être). Il semble que ce syndrome touche une majorité d'étudiants canadiens - dixit une campagne de marketing d'Intel - et il consiste en un stress et une frustration intenses quand le petit sablier, ou l'icône indiquant qu'il faut attendre pendant que notre ordinateur travaille fort, apparaît sur l'écran. Comme je passe littéralement ma vie devant le mien, ça m'arrive assez fréquemment, surtout avec Internet en fait (parce que mon merveilleux MacBook Pro, lui, ne ralentit jamais!). Sur Tou.tv, par exemple. Ou quand une page décide de prendre 50 ans à s'afficher parce que je suis vraiment loin du routeur ou que trop de téléchargements se font en même temps.

Pour de pas devenir folle (et ne pas compulsivement réinitialiser le routeur), j'ai fini par développer des trucs. Ces temps-ci, quand j'ai envie de jeter mon ordi par la fenêtre, j'écoute le mash-up ukulele de Somewhere over the rainbow et It's a wonderful world par Israel Kamakawiwo'ole. C'est on ne peut plus calmant. Comme c'est un très gros monsieur pas très beau, je vous propose, pour la vidéo, la version de Glee (sans It's a wonderful world). Au fait, est-ce que je vous ai parlé de Glee? Cette émission est phénoménale, vraiment.



Et vous, c'est quoi votre truc contre le syndrome du sablier?

dimanche 11 juillet 2010

C'est parti.


(parce que des fois, dans la vie, ça prend des étoiles dessinées au sharpie pour se motiver un peu)



Bon, allez hop, maintenant, je me trouve un projet créatif très excitant pour me changer les idées (et survivre) pendant la prochaine année.

dimanche 27 juin 2010

Berlin, ville de rock


Me revoilà après presque deux mois d'absence. C'est que j'ai tendance à me lasser vite dans la vie, je vous l'ai déjà dit. Et j'ai aussi tendance à partir longtemps en voyage et à n'avoir rien à cirer, une fois là-bas, de ce qui se passe sur les Internets. Au retour, par contre, avec les journées qui semblent soudain avoir multiplié leur nombre d'heures par deux, ça me rattrape. Me voici donc, pour vous parler de l'endroit au monde où j'ai désormais le plus envie de retourner : Berlin.

Tout a sans doute été dit et redit. Berlin est la ville du 20e siècle, elle a l'histoire du monde gravée partout, jusque dans les rares marques de balle qui subsistent sur les édifices, et pourtant, elle a les deux pieds dans l'avenir. Elle se reconstruit de tous les côtés, elle n'est que chantier et anachronisme architectural. Et c'est beau, cette drôle de courte-pointe de neuf-reconstruit-comme-du-vieux, neuf-construit-comme-du-neuf, vrai-vieux, neuf-mémorial et vieux-bloc-de-l'Est. C'est encore plus beau quand c'est couvert de graffitis.


Je me demande ce que c'est que d'être jeune à Berlin en ce moment. Ce que c'est que d'avoir le poids du passé à se secouer des épaules pour réinventer sa ville, pour se trouver un avenir. Ce que c'est que de vivre dans un mélange d'Ostalgie, de négation du nazisme, de culpabilité, et d'ébullition contemporaine. Ce que c'est que de vivre avec un taux de chômage qui frôle les 20%. Ce que j'en sais, je le tiens de deux Allemands : l'un qui a choisi de quitter la ville plusieurs fois pour de très longues périodes, pour étudier ailleurs; l'autre qui y reste et qui, à travers ses études en art graphique, peint sur les murs de la ville, gravite dans le milieu underground et en donne, un avant-midi par semaine, un aperçu aux touristes curieux. Le plus cynique n'est pas celui qui s'est éloigné.

À Berlin, aussi, on peut boire dans la rue. Au début, en bons petits Québécois obéissants, on est incertains, on a presque envie de cacher notre bière sous notre chandail. Puis on se rend compte que tout le monde ou presque en a une à la main, alors on en fait une habitude, nous aussi. À Berlin, il y a partout des petits comptoirs où on peut acheter de la currywurst, une saucisse dans une espèce de sauce qui goûte le curry et le ketchup chaud. Et à l'épicerie, ça prend un dictionnaire pour choisir sa sorte de saucisse - enfin, quand on ne parle comme moi que 22 mots d'allemand. À Berlin, aussi, les pictogrammes portent des chapeaux. Et partout, il y a beaucoup beaucoup de vélos. Et un système de transport en commun qui est le seul au monde à être utilisé en dessous de sa capacité. Et une université qui vend des livres dehors tous les jours de l'année pour se racheter d'avoir participé à l'Autodafé. Et des grosses compagnies qui rachètent des vieilles gares réaménagées en marché aux puces et en skatepark pour tout jeter à terre et en faire un centre d'achats.

Près de Berlin, il y a aussi Sachsenhausen, un camp de concentration pas connu mais tout aussi terrible que les autres. Et Sans-souci, un drôle de château rococo où Voltaire a séjourné quelque temps. C'est à Potsdam, là où la carte de l'Europe (de 1945 à 1989) a été dessinée par Churchill, Truman et Staline.


Et quand on va à Berlin, il faut y retourner quelques années plus tard, quand la ville aura encore changé de face, pour le meilleur et le pire.

samedi 8 mai 2010

Merci, M. Foglia

Depuis quatre ans que je fréquente les étudiants en éducation de l'UQAM, j'ai eu l'occasion de constater qu'il y a toutes sortes de façons de voir l'enseignement et l'éducation. Certaines sont franchement inquiétantes.

Ces temps-ci, puisque je commence tranquillement le processus pour joindre les rangs de l'enseignement collégial, je réfléchis beaucoup à ma propre conception de l'enseignement et de la formation générale.

Ce matin, dans la Presse, en faisant ma lecture rituelle de Foglia, j'ai eu envie de dire "merci". Merci d'écrire dans le journal exactement ce que je pense. Je pense que je vais lui écrire pour le lui dire. C'est ici.

mercredi 28 avril 2010

Tous aux fourneaux!

Amis mangeurs, venez vous inspirer des recettes qu'on vous mitonne sur ce tout nouveau blog de bouffe, lancé il y a quelque jours avec des copains. On vous en promet des bonnes, des crues, des salées, des confites et des sucrées.

jeudi 22 avril 2010

D'une pierre deux coups


Cet automne, je vais atteindre deux objectifs de vie en même temps :

- publier un roman pour mes 25 ans;
- publier un roman dont la couverture sera illustrée par Benoit Tardif.

Ça devrait être un pas pire automne.

lundi 5 avril 2010

"If undergrads are the future, we're all doomed"


Je viens d'accepter un contrat de correctrice pour les deux examens finaux d'un cours de français donné aux étudiants du baccalauréat en enseignement des arts (théâtre, danse, musique, art visuel), et j'ai peur. Je suis déjà monitrice pour ce cours-là, et il y a beaucoup d'étudiants à qui je dois réexpliquer ce qu'est un complément direct ou un adverbe. À l'université. Bordel. Ces gens-là veulent enseigner, et ils font une faute aux 7 mots, même quand ils ont droit au dictionnaire.

Alors, j'ai peur : je sens que les examens vont être particulièrement nuisibles pour ma foi en l'humanité, ou du moins, pour ma foi en l'avenir du français au Québec...

Les risques du métier, faut croire. Je vous en reparle quand je serai passée à travers la première pile!

lundi 29 mars 2010

Where were you when

Un de mes collègues a fait un exposé aujourd'hui, dans le cadre d'un séminaire sur les fictions de la mémoire et de l'oubli, sur le phénomène du "where were you when...?" autour des événements collectifs marquants, par exemple la mort de JFK, les premiers pas sur la Lune, l'assassinat de Lennon ou, dans le cas de son exposé, le 11 septembre 2001. Il remarquait le besoin que nous avons, particulièrement dans le cas d'événements traumatiques, de transformer le macroévénement en microévénement, de passer du collectif à l'individuel en partageant notre expérience subjective afin de se réapproprier les événements - en privé, mais aussi publiquement, sur des sites comme celui-ci ou celui-là.

En discussion après l'exposé, on a tenté de faire la comparaison avec des événements individuels mais partagés par tous qu'on aime bien se raconter (premier baiser, première fois qu'on a fait l'amour, premier deuil, etc.), et on a réfléchi un peu sur la nécessité plutôt individualiste de raconter bien davantage que de lire les récits des autres, comme en témoignent d'ailleurs des sites comme Experience Project.

C'est vrai, en général, on préfère raconter où nous étions et revivre, de façon réparatrice peut-être, la journée fatidique, plutôt que de lire ou d'écouter les récits des autres qui, finalement, reviennent tous un peu au même. Mais pour faire un peu changement, j'ai envie de vous le demander, à vous : où étiez-vous ce jour-là?

jeudi 18 mars 2010

Le voyage sans fin


Je viens de découvrir ces deux blogueurs-voyageurs et je suis franchement impressionnée (et inspirée). Leur motivation à l'épargne pour pouvoir partir me fait du bien et me rassure.

De mon côté, même si je ne m'imagine pas pouvoir mettre de côté 75% de mon salaire (le loyer et les comptes couvrent à eux seuls le tiers de mes revenus d'étudiante lors d'une année "normale", soit sans bourses d'excellence!), je suis déjà deux de leurs trucs, c'est-à-dire faire un budget et mettre de l'argent de côté par un transfert automatique à mon compte d'épargne. Et malgré tout, c'est dur. Dur de ne pas avoir envie de magasiner, de manger au resto, de sortir prendre une bière avec les copains, de voir des spectacles.

Parfois, je me dis que si j'arrêtais de boire et d'aller au resto, je serais riche... Et d'autres fois, je calcule le temps que je passe en voyage par rapport au temps que je passe chez moi, et je me dis que c'est beaucoup de sacrifice pour peu de temps... Mais du temps qui en vaut tellement la peine. C'est un dilemme de tous les instants.

lundi 15 mars 2010

Des normes du blogue

Je constate que je tiens ce blogue depuis septembre 2008, c'est-à-dire depuis exactement un an et demi (déjà? le temps passe si vite). Les premiers mois, l'enthousiasme aidant, les messages étaient quasi quotidiens, ou alors aux deux ou trois jours. Puis, parce que, dans la vie, je me lasse vite, le rythme s'est ralenti à un billet par semaine environ.

Je suis plusieurs blogues qui me nourrissent presque chaque jour de billets, alors que d'autres (Twist 'n serve, par exemple) se font plus rares. Heureusement, grâce à la magie du RSS (j'ai appris aujourd'hui que ça signifiait Really Simple Syndication, n'est-ce pas magique?), j'ai toujours mon lot de bloguerie quotidienne.

Mais je me demande... Dans un contexte aussi peu régulé qu'Internet (quoique ça tende à changer), mis à part le type de contenu, quelles sont les normes, les critères qui feraient qu'un blogue est meilleur qu'un autre, plus pertinent ou, du moins, plus "adéquat"? La fréquence de publication, la diversité des billets, la longueur des messages, la quantité de liens vers d'autres sites, est-ce que tout ça change quelque chose à votre perception de lecteur (car oui, c'est bien de lecture qu'on parle ici)? À partir de quels critères peut-on dire qu'un blogue a ou non sa raison d'être?

jeudi 4 mars 2010

Twittérature

"Vous aimez les grands livres ? Vous manquez de temps ? Alors vous allez rire ! À 20 ans, nous nous sommes emparés de 75 chefs-d’œuvre de la littérature mondiale de Sophocle à Harry Potter pour en extraire la quintessence, avec Twitter. Sacrilège ? Imposture ? Du monde grec à Voltaire, Proust ou Shakspeare, parodie, sarcasme et insolence sont la marque de l’esprit occidental. À l’ère de l’info-déluge et du tout numérique, en 2 mots comme en 140 signes, la TWITTERATURE vous offre la littérature minute !"

Dans la même veine "littérature et nouvelles technologies", voilà une autre idée qui, cette fois, tombe pile dans mes cordes! J'adore le concept. Reste juste à voir ce que ça donnera...

À l'affiche dans une librairie près de chez vous

Il semble y avoir une nouvelle mode : celle de tourner des bandes-annonces pour des romans. On peut en voir une ici, une autre ici, et encore une autre , de style et de qualité divers. Bon, je connais personnellement deux des trois auteurs auxquels mes liens renvoient, c'est peut-être pour ça que ça me fait l'impression d'une mode, mais je ne crois pas me tromper. Il y a bel et bien une tendance.

Or, je suis un peu perplexe devant cette nouvelle forme de pub. En fait, je ne suis pas seulement perplexe, je suis mal à l'aise. Pas parce que ce n'est pas intéressant, ou pas beau, ou pas bien fait. Parce qu'on me montre des images pour me vendre un objet qui est, par définition, sans image.

Je ne veux pas voir les personnages, les lieux ou, pire, une scène du livre avant de les avoir imaginés moi-même. Je ne veux pas me faire imposer la face d'un acteur à la place de celle du personnage. Je ne veux même pas me faire suggérer une ambiance!

Je trouve le concept extrêmement contradictoire, voire antilittéraire. Pour moi, moins un livre est transposable à l'écran, plus il est littéraire. C'est donc complètement à l'opposé de tout ce que j'aime de la littérature, et ça va surtout complètement à l'encontre des raisons pour lesquelles j'écris. Et c'est ça qui, je crois, me rend mal à l'aise.

De plus, l'image et les mots sont deux langages très différents, et l'écriture pour le papier est très différente de l'écriture pour l'écran. Résultat : ou bien la bande-annonce est ratée, ou bien j'ai l'impression de me faire tromper. Comprenez-vous? On me vend un film, et je vais me retrouver avec du papier entre les mains. Et tout mon imaginaire va être bousillé.

Pourtant, c'est très actuel, tendance, nouvelle technologie. Le genre de truc dont les chercheurs du NT2 doivent raffoler. Mais... Je suis pas sûre.

Vous en pensez quoi, vous?

mercredi 24 février 2010

Colloque des jeunes chercheurs du CRILCQ


C'est sérieux, c'est universitaire, c'est co-organisé par moi.
C'est tellement institutionnel, mais c'est plein de sujets funkys, comme la comparaison entre Dante et Baudelaire ou l'analyse de l'espace urbain chez Rufus Wainwright.

Le programme est ici.
Et l'affiche est une création de L'Abricot (allez voir leur superbe site web)!

lundi 22 février 2010

Grosse fin de semaine

(Photo : Patrick Evans)

En fin de semaine, j'ai :

- passé 15 heures sur la route avec 6 autres personnes;
- dormi dans un dortoir qui ressemblait à un camp de concentration;
- visité la rest area de New Baltimore;
- traversé Times Square plusieurs fois et eu un peu le vertige chaque fois;
- pris une brosse dans un bar minuscule aux banquettes patchées avec du duck tape et où les pintes étaient 2,50$ et les hot dogs, gratuits;
- finalement compris le métro de New York après m'être fait avoir deux fois par des express;
- vu et adoré l'expo de Tim Burton au MoMA;
- acheté un T-Shirt de 30Rock;
- marché sans fin dans Greenwich, Soho et l'Upper West Side;
- reluqué les apparts à louer à 1200$ par mois;
- découvert une taverne parfaite dans l'East Village;
- acheté une édition spéciale de Ghost World au Forbidden Planet;
- eu l'impression d'être au Mexique entre les étalage de Canal St.;
- vu des squelettes de dinosaures;
- mangé des noix dans le Washington Square Park;
- eu un peu la chienne dans le Lower East Side;
- brunché sur Broadway;
- découvert Avenue Q, le music-hall le plus politically incorrect ever, et chanté "It sucks to be me", "If you were gay", "Everyone's a little bit racist" et "The Internet is for porn";
- eu un peu mal à la tête dans le Toys R Us de Times Square;
- décidé de ne pas monter sur le toit du Rockefeller Center parce que ça coûtait 21$;
- convaincu un douanier que, non, je ne m'étais même pas acheté de souliers à NY;
- eu encore un peu la chienne à Plattsburgh;
- mangé beaucoup de crap;
- regretté de ne pas pouvoir rester plus longtemps à Manhattan...

mercredi 10 février 2010

On ne peut pas tous être Carrie Bradshaw


Découverte chez la Blondissime, une chronique surprenante, un peu triste, un peu cynique, mais pourtant assez sensée de Lori Gottlieb, auteure d'un livre très controversé (et vous comprendrez pourquoi assez vite) : Marry him! - The Case for Settling for M. Good Enough.

En gros, madame Gottlieb nous dit que, après avoir eu un enfant seule parce qu'elle avait rejeté tous les partis potentiels pendant sa vingtaine et sa trentaine, elle se rend compte, à quarante ans, qu'elle serait prête à se "caser", et pas nécessairement avec quelqu'un qui la flabbergaste, juste avec un gars qui "ferait la job". Un Marcel Leboeuf de l'amour, quoi. Le problème est qu'il y a de moins en moins d'hommes "good enough" libres autour d'elle, et encore moins d'hommes flabbergastant. Conclusion : elle aurait dû se caser plus tôt, avec quelqu'un qui ne la renversait pas nécessairement, mais qui aurait fait un bon père et un bon compagnon de vie.

J'ai déjà entendu une thèse semblable de la part de quelques personnes de mon âge qui disaient trouver plus censé de se marier avec leur meilleur ami que de bâtir une famille sur la passion amoureuse. Pas fou. En fait, ça n'a rien de neuf, tout ça : on revient au modèle du mariage de raison, mais basé sur la famille plutôt que sur l'argent. Mais si le mariage d'amour est si risqué et si peu probable, pourquoi est-ce que, depuis Charles Perrault jusqu'à Rafaële Germain, en passant par Jane Austen, tous les modèles fictifs tendent vers lui?

Lori Gottlieb utilise un exemple tiré de Sex and the City (ATTENTION, SPOILER ALERT) : Carrie trompe le gentil et attentionné Aiden avec Mr. Big, beaucoup plus excitant, mais surtout beaucoup plus égocentrique. Si on regarde la situation d'un point de vue rationnel, on se dit qu'elle serait beaucoup plus heureuse avec Aiden, qui pense à elle, qui veut s'investir dans la relation et qui veut fonder une famille. Pourtant, quand Carrie laisse finalement Aiden, une part de nous est soulagée : elle ne choisit pas la plate sécurité de la tendresse, mais plutôt la folle passion et ses écueils. Et la série confirmera notre point de vue en réunissant Carrie et Big une fois pour toutes.

Mais on ne peut pas tous être Carrie Bradshaw. Alors, on fait quoi? On marie notre meilleur ami?

vendredi 5 février 2010

La Grosse Pomme (bis)


Pour l'anniversaire de Max, avec une dizaine de copains, on y retourne pour une fin de semaine.

Central Park sous la neige, un dortoir d'auberge à nous tout seuls dans l'Upper West Side, l'expo de Tim Burton au MoMA, des restos coréens pas chers, une promenade dans Chelsea ou dans le Meatpacking district, un tour de métro jusqu'à Times Square, des magasins de BD, beaucoup de bière avec les amis : rien de mieux contre la déprime saisonnière.

samedi 30 janvier 2010

Littérature vs "malbouffe culturelle"


La Presse d'aujourd'hui consacre les premières pages de son premier cahier (et ce n'est pas peu dire) aux lectures obligatoires au secondaire. Moi qui trouve qu'on ne parle pas assez de littérature dans les médias, je ne me plains pas. D'autant plus que la tendance générale des articles est qu'on ne devrait pas imposer des oeuvres aux profs de français, mais tenter de rendre le cheminement des élèves un peu plus cohérent en suggérant une progression.

Pas fou. C'était le cas à mon école secondaire (privée, shame on me). Je me rappelle en tout cas qu'en secondaire 3, on lisait surtout des contes; en secondaire 4, du théâtre et des oeuvres françaises; et en secondaire 5, de la littérature québécoise. Et, si je me souviens bien, on avait une dizaine d'oeuvres à lire chaque année, soit le double des cinq oeuvres recommandées par le Ministère. Et pas de ce que Lise Bissonnette appelle de la "malbouffe culturelle".

Car il y a là une grosse part du débat dans les pages de La Presse : jusqu'à quel point devons-nous mettre au programme des livres que les jeunes vont aimer (certains font lire Twilight) sous prétexte qu'on veut leur faire aimer la lecture? Et doit-on absolument lire Maria Chapdelaine sous prétexte de se forger une culture?

Personnellement, je suis plutôt au centre du débat. Pour le plaisir de lire, mais contre le best-seller à tout prix. Pour la culture, mais contre l'imposition d'oeuvres qui risque de dégoûter les élèves de la lecture. Si, au secondaire, on m'avait donné à lire Twilight (ou un roman ado de la Courte échelle, malgré tout le respect que j'ai pour cette maison), j'aurais franchement décroché. Mais j'ai décroché aussi à Maria Chapdelaine. Tout est une question de dosage. On peut faire dans l'amusant tout en se cultivant. Allez lire Assommons les pauvres de Baudelaire, vous verrez de quoi je parle.

Malgré tout l'intérêt que je porte à la littérature de genre (je ferais lire un Simenon ou un Asimov à mes étudiants sans problème), je reste quand même méfiante envers ceux qui n'enseignent que ça sous prétexte que "les faire lire, c'est déjà une victoire". Élitisme universitaire, me direz-vous? Je ne sais pas. Oui, il faut tenir compte du fait que les élèves, souvent, n'aiment pas lire. Mais si l'école ne les pousse pas à sortir des ornières de la culture populaire, ne serait-ce que le temps d'un seul livre, ils ne le feront jamais. Ils continueront de consommer des films hollywoodiens et des télés-réalités, et ne sauront pas trop qui sont Michel Tremblay et Émile Zola. Est-ce le genre de spectateurs/lecteurs qu'on veut former?

En fait (et c'est triste à dire), ce que je vois chez les futurs enseignants au secondaire que je côtoie depuis 4 ans me pousse à me demander jusqu'à quel point les profs de français qui font lire Twilight le font pour faire lire les élèves, ou parce qu'ils ont eux-mêmes peur des oeuvres dites "classiques"...

vendredi 22 janvier 2010

Littérature techno pour lecteurs cyborgs


Communiqué:

Les Éditions de Ta Mère vous invitent au lancement de Sens uniques de Gautier Langevin, le lundi 25 janvier à 19h au bistro Vices et Versa.

Cette édition remaniée du recueil de nouvelles de littérature techno propose un univers presque futuriste rempli de chemins s'entrecroisant, s'excluant; de voix résonnant l'une contre l'autre, à la recherche d'un sens dans ce monde où l'humain, tragiquement, tente par tous les moyens de se convaincre qu'il n'est pas une machine.

Le recueil est l’amorce d’un triptyque à saveur cyberpunk. Ce premier opus, qui présente diverses facettes d’un univers à plusieurs voix, n’aura pas vraiment de suite. Pourtant, son auteur prépare deux autres volumes qui seront ancrés dans le même univers narratif, en un projet littéraire unifié.

Bref, c’est à découvrir, avec des lunettes 3D.

(une nouvelle est déjà disponible sur le blogue de l'auteur!)

lundi 18 janvier 2010

Ça y est.

Partir de rien est parti (haha) chez l'éditeur.

Croisez les doigts pour qu'il devienne un nouveau rejeton de Ta Mère!

mercredi 13 janvier 2010

Haïti

Avez-vous vu les photos? C'est le chaos, complètement.

Le plus ironique, là-dedans, c'est que Dany Laferrière est là-bas en ce moment parce qu'il préparait avec des journalistes un reportage sur Haïti et sur l'univers de son roman... Un reportage qui se voulait positif et qui a déjà viré au cauchemar.

Si ce n'est pas déjà fait, j'aimerais vous inviter à faire un don à la Croix-Rouge... Ils en auront besoin.

mardi 12 janvier 2010

To-do list

À faire cette semaine :

- lire les propositions de communication pour le colloque du CRILCQ et préparer la réunion de sélection : OK
- faire les corrections de l'article sur Cendres de cailloux et choisir les photos : OK
- aller chez le dentiste : OK
- voir Valse avec Bashir : OK
- acheter les recueils à la Coop : OK
- lire les texte d'E. Ann Kaplan et de Judith Butler : OK
- finir les dernières modifications de Partir de rien : OK
- acheter des billets pour Les Essais d'après Montaigne : damn.
- définir ma problématique de mémoire en 1 page : damn.
- préparer deux ateliers (grammaire/rédaction) : presque.
- laver la cage du dernier voyage de Doudou et la rapporter aux voisins : damn.
- signer mes contrats d'assistance de recherche et de monitorat : damn.
- trouver une recette mexicaine végé : OK.
- afficher les cartes postales d'Iris : OK.
- faire les chèques de loyer des 5 prochains mois : OK


J'sais pas pour vous, mais la session vient de commencer, et je suis déjà envahie par les listes.

(Et une semaine plus tard : 10/15 de fait. Ish.)

dimanche 3 janvier 2010

La revanche


1999.

Ils sont quatre ou cinq autour d'une table de cafétéria de leur école secondaire. Ils ont les cheveux trop longs ou mal coupés, un début de moustache désastreux, une odeur corporelle douteuse. Ils sont parfois gros, parfois trop maigres, portent souvent des lunettes. Pendant l'heure du dîner, tout le monde, même les plus "rejets", les évite : ils sont une caste à part.

Dans les cours d'éducation physique, ils s'essoufflent beaucoup trop vite, ils n'arrivent pas à faire des passes, ils sont toujours choisis en dernier par les chefs d'équipes. Mais dans les cours d'informatique, ils se tournent les pouces tellement ils ont dépassé tous les objectifs pédagogiques. En attendant un nouveau défi, ils fantasment sur la princesse Leia.

Oui, vous les avez reconnus. Ce sont les nerds.

2010.

Ils ont grandi, ils ont coupé leurs cheveux, ils se rasent de temps en temps et leurs lunettes à monture de plastique sont devenues à la mode. Ils travaillent pour Ubisoft, font un doctorat en génie ou sont techniciens pour Apple. Ou alors, ils font carrément autre chose. Mais quand votre iPod, votre Wii, votre laptop plantent, c'est eux que vous appelez. Ils ne sont plus des nerds. Ils sont des geeks. Et les années 2000 ont été celles de leur revanche.

Ils ne sont plus les seuls à aller voir le film de Star Trek, à multiplier les consoles de jeux ou à rester à l'affût du prochain gadget. On fait des t-shirts et des jeux en leur honneur. Les filles se sont jointes à eux. Ils sont même apparus dans les sitcoms. Et soudain, même s'ils restent un peu étranges, un peu difficiles à comprendre, ils ne sont plus la caste à part : ils sont réhabilités. Tout le monde veut devenir un geek. Geek is the new black.

Il faut dire une chose, cependant (merci à Max pour cette nuance) : il reste, parmi les geeks, des nerds digne de ce nom. Ceux-là ne sont pas hip du tout, ceux-là n'ont pas compris ou n'ont pas eu envie de comprendre que, comme l'a dit si bien Chantal Guy dans La Presse d'hier, les années 2000 ont été, sans conteste, la décennie du geek.

Que voulez-vous, tout le monde ne peut pas être glam.