lundi 29 mars 2010

Where were you when

Un de mes collègues a fait un exposé aujourd'hui, dans le cadre d'un séminaire sur les fictions de la mémoire et de l'oubli, sur le phénomène du "where were you when...?" autour des événements collectifs marquants, par exemple la mort de JFK, les premiers pas sur la Lune, l'assassinat de Lennon ou, dans le cas de son exposé, le 11 septembre 2001. Il remarquait le besoin que nous avons, particulièrement dans le cas d'événements traumatiques, de transformer le macroévénement en microévénement, de passer du collectif à l'individuel en partageant notre expérience subjective afin de se réapproprier les événements - en privé, mais aussi publiquement, sur des sites comme celui-ci ou celui-là.

En discussion après l'exposé, on a tenté de faire la comparaison avec des événements individuels mais partagés par tous qu'on aime bien se raconter (premier baiser, première fois qu'on a fait l'amour, premier deuil, etc.), et on a réfléchi un peu sur la nécessité plutôt individualiste de raconter bien davantage que de lire les récits des autres, comme en témoignent d'ailleurs des sites comme Experience Project.

C'est vrai, en général, on préfère raconter où nous étions et revivre, de façon réparatrice peut-être, la journée fatidique, plutôt que de lire ou d'écouter les récits des autres qui, finalement, reviennent tous un peu au même. Mais pour faire un peu changement, j'ai envie de vous le demander, à vous : où étiez-vous ce jour-là?

jeudi 18 mars 2010

Le voyage sans fin


Je viens de découvrir ces deux blogueurs-voyageurs et je suis franchement impressionnée (et inspirée). Leur motivation à l'épargne pour pouvoir partir me fait du bien et me rassure.

De mon côté, même si je ne m'imagine pas pouvoir mettre de côté 75% de mon salaire (le loyer et les comptes couvrent à eux seuls le tiers de mes revenus d'étudiante lors d'une année "normale", soit sans bourses d'excellence!), je suis déjà deux de leurs trucs, c'est-à-dire faire un budget et mettre de l'argent de côté par un transfert automatique à mon compte d'épargne. Et malgré tout, c'est dur. Dur de ne pas avoir envie de magasiner, de manger au resto, de sortir prendre une bière avec les copains, de voir des spectacles.

Parfois, je me dis que si j'arrêtais de boire et d'aller au resto, je serais riche... Et d'autres fois, je calcule le temps que je passe en voyage par rapport au temps que je passe chez moi, et je me dis que c'est beaucoup de sacrifice pour peu de temps... Mais du temps qui en vaut tellement la peine. C'est un dilemme de tous les instants.

lundi 15 mars 2010

Des normes du blogue

Je constate que je tiens ce blogue depuis septembre 2008, c'est-à-dire depuis exactement un an et demi (déjà? le temps passe si vite). Les premiers mois, l'enthousiasme aidant, les messages étaient quasi quotidiens, ou alors aux deux ou trois jours. Puis, parce que, dans la vie, je me lasse vite, le rythme s'est ralenti à un billet par semaine environ.

Je suis plusieurs blogues qui me nourrissent presque chaque jour de billets, alors que d'autres (Twist 'n serve, par exemple) se font plus rares. Heureusement, grâce à la magie du RSS (j'ai appris aujourd'hui que ça signifiait Really Simple Syndication, n'est-ce pas magique?), j'ai toujours mon lot de bloguerie quotidienne.

Mais je me demande... Dans un contexte aussi peu régulé qu'Internet (quoique ça tende à changer), mis à part le type de contenu, quelles sont les normes, les critères qui feraient qu'un blogue est meilleur qu'un autre, plus pertinent ou, du moins, plus "adéquat"? La fréquence de publication, la diversité des billets, la longueur des messages, la quantité de liens vers d'autres sites, est-ce que tout ça change quelque chose à votre perception de lecteur (car oui, c'est bien de lecture qu'on parle ici)? À partir de quels critères peut-on dire qu'un blogue a ou non sa raison d'être?

jeudi 4 mars 2010

Twittérature

"Vous aimez les grands livres ? Vous manquez de temps ? Alors vous allez rire ! À 20 ans, nous nous sommes emparés de 75 chefs-d’œuvre de la littérature mondiale de Sophocle à Harry Potter pour en extraire la quintessence, avec Twitter. Sacrilège ? Imposture ? Du monde grec à Voltaire, Proust ou Shakspeare, parodie, sarcasme et insolence sont la marque de l’esprit occidental. À l’ère de l’info-déluge et du tout numérique, en 2 mots comme en 140 signes, la TWITTERATURE vous offre la littérature minute !"

Dans la même veine "littérature et nouvelles technologies", voilà une autre idée qui, cette fois, tombe pile dans mes cordes! J'adore le concept. Reste juste à voir ce que ça donnera...

À l'affiche dans une librairie près de chez vous

Il semble y avoir une nouvelle mode : celle de tourner des bandes-annonces pour des romans. On peut en voir une ici, une autre ici, et encore une autre , de style et de qualité divers. Bon, je connais personnellement deux des trois auteurs auxquels mes liens renvoient, c'est peut-être pour ça que ça me fait l'impression d'une mode, mais je ne crois pas me tromper. Il y a bel et bien une tendance.

Or, je suis un peu perplexe devant cette nouvelle forme de pub. En fait, je ne suis pas seulement perplexe, je suis mal à l'aise. Pas parce que ce n'est pas intéressant, ou pas beau, ou pas bien fait. Parce qu'on me montre des images pour me vendre un objet qui est, par définition, sans image.

Je ne veux pas voir les personnages, les lieux ou, pire, une scène du livre avant de les avoir imaginés moi-même. Je ne veux pas me faire imposer la face d'un acteur à la place de celle du personnage. Je ne veux même pas me faire suggérer une ambiance!

Je trouve le concept extrêmement contradictoire, voire antilittéraire. Pour moi, moins un livre est transposable à l'écran, plus il est littéraire. C'est donc complètement à l'opposé de tout ce que j'aime de la littérature, et ça va surtout complètement à l'encontre des raisons pour lesquelles j'écris. Et c'est ça qui, je crois, me rend mal à l'aise.

De plus, l'image et les mots sont deux langages très différents, et l'écriture pour le papier est très différente de l'écriture pour l'écran. Résultat : ou bien la bande-annonce est ratée, ou bien j'ai l'impression de me faire tromper. Comprenez-vous? On me vend un film, et je vais me retrouver avec du papier entre les mains. Et tout mon imaginaire va être bousillé.

Pourtant, c'est très actuel, tendance, nouvelle technologie. Le genre de truc dont les chercheurs du NT2 doivent raffoler. Mais... Je suis pas sûre.

Vous en pensez quoi, vous?