mercredi 31 décembre 2008

Mourir à Noël (2)


J'ai vu Le retour au TNM, en novembre (la pièce d'Harold Pinter, pas une adaptation du téléroman du même nom). C'était pas très bon, je dois dire. Comme (trop) souvent au TNM.

Cependant, ça m'a fait un peu penser, dans un autre genre, à du Caryl Churchill : Le retour avait quelque chose de très Blue Heart, section "Cafetière bleue". C'est peut-être tiré par les cheveux, comme rapprochement, je dis peut-être ça seulement parce qu'ils sont tous les deux britanniques. Mais enfin, à cause de ça, j'ai eu envie de lire du Pinter en anglais. Son théâtre, qui a quand même contribué à son Nobel de littérature, est certainement plus intéressant en langue originale, puisqu'il est pratiquement intraduisible.

J'ai commencé du même coup à m'intéresser à l'individu, que je ne connaissais que de nom, à travers des cours de dramaturgie suivis à l'université. J'ai découvert que c'était une maudite grande gueule, qu'il s'était opposé à la guerre en Irak. Qu'il était un écrivain qui profite de sa tribune pour essayer de de faire bouger des choses, au risque de susciter de la controverse. Qu'il était aussi intéressant que son oeuvre.

Et bang, il meurt la veille de Noël.

C'est un peu comme perdre un ami que tu viens juste de te rencontrer. Et puis, la mort d'un Nobel de littérature, c'est toujours une perte pour l'humanité, surtout quand il est aussi mêlé à la vie publique.

Mourir à Noël (1)

Je l'ai déjà dit, la Première Chaîne de Radio-Canada joue en permanence chez moi, ce qui veut dire que, même si j'ai passé l'âge, j'écoute encore 275-Allô. Malheureusement, en ce moment, le thème de l'émission est insupportable et l'animatrice, Élaine Ayotte, me donne envie de lancer des roches à ma radio tellement ses questions sont insignifiantes et tant elle prend les enfants pour des cons. 275-Allô est devenu un genre de Deux filles le matin. Il faut dire que l'émission a des hauts et des bas, surtout des bas, depuis 2007 : Valérie Letarte, qui animait l'émission depuis 2003, a quitté cette année-là, apparemment de façon temporaire, puis complètement, sans plus d'explications.

Aujourd'hui, j'ai compris pourquoi elle avait quitté l'émission : elle vient de décéder d'un cancer.

Ça peut paraître absurde, mais ça me fait quelque chose. Quand j'ai recommencé à écouter 275-Allô, devenue (presque) adulte, c'était elle qui était à la barre, et elle savait aller chercher l'intelligence chez les enfants de 5 ans un peu gênés qui n'osaient pas aligner 3 mots autant que chez les petits je-sais-tout de 8-9 ans.

Des gens qui savent traiter les enfants comme des individus complets, il n'y en a pas tant que ça, et on vient d'en perdre une...

samedi 20 décembre 2008

Jouez hautbois, résonnez musettes

Moi aussi, comme William, ça a commencé par un appel surprenant qui m'annonçait la naissance très prochaine de ce grand petit homme. Un mélange d'excitation, de soulagement, d'anxiété et de sérénité, aux deux bouts du fil.

Puis, un long trajet. Un très long trajet, jusqu'à une chambre lointaine. Et finalement une famille toute neuve, qui n'existait qu'abstraitement deux jours plus tôt, mais qui venait de prendre un coup de concret grâce à cette petite force de la nature : presque 12 livres à la naissance, pas né et déjà excentrique. Petit cadeau technologique, aussi, parce que sans les échographies et la césarienne, il aurait très bien pu y rester.

Mais il est là, et il est calme, tout emmailloté par son papa. Il a l'air d'avoir un mois, mais il a deux jours. Et il est fort en maudit. Une force tranquille. Comme ses parents, qui ont l'air d'avoir fait ça toute leur vie. Il y a quelque chose de fascinant à voir deux personnes qu'on connaît et qu'on aime depuis longtemps transformées en parents et prolongées dans un tout petit être qui a tellement besoin d'eux. Et c'est encore plus fascinant d'avoir l'impression que ce petit-là, il a toujours été là, il a toujours fait partie de la gang.

En les regardant tous les trois, je me disais qu'il était foutuement bien tombé, ce bébé.

Bienvenue, Henri!

dimanche 14 décembre 2008

Tina Fey pour présidente!


Tina Fey, notre nouvelle coqueluche à Max et à moi (son émission 30 ROCK, inspirée de son expérience à Saturday Night Live, est tout simplement parfaite), est arrivée au premier rang des citations mémorables de la campagne présidentielle 2008 pour sa phrase "I can see Russia from my house!" alors qu'elle imitait Sarah Palin à Saturday Night Live.

Tina Fey pour présidente!

(Si vous n'avez jamais vu son imitation... C'est malheureusement devenu impossible à trouver, NBC empêche les diffusions sur YouTube et on ne peut pas voir leurs vidéos à partir du Canada...)

vendredi 12 décembre 2008

Go shopping

Nous souffrons collectivement d'un problème de vision à long terme, et ça commence à m'achaler sérieusement.

En ce moment, les "trois grands" de l'automobile, comme ils les appellent à L'heure des comptes, sont dans la schnoutte, ils ont des dettes pas possibles. Solution : simplifier leur offre de produit, diminuer leur production, bref, rapetisser un peu. À court terme, ça signifie des pertes d'emplois, et ça, je vous l'accorde, c'est une mauvaise nouvelle. Mais à long terme, ça signifie quand même moins de voitures, ce qui constitue une bonne nouvelle au point de vue de l'écologie : moins de gaz polluants, moins de pétrole. Sauf que ça, personne ne le souligne; on nous dit de continuer à acheter des voitures pour sauver les compagnies.

La récession que nous vivons en ce moment (ou la crise financière, ou la crise économique, comme vous voulez) est un vrai désastre, pour les économistes et les gouvernements : des gens vont perdre leur emploi, des retraités vont manquer d'argent, des compagnies feront faillites. Alors, on nous demande de consommer davantage, pour régler le problème. Exactement ce que Bush avait dit après le 11 septembre, d'ailleurs : "go shopping", c'est la solution à tous les problèmes.

On nous a répété, jusqu'à tout récemment, que nous consommions trop, que nous utilisions trop nos voitures, que nous devions amorcer un changement de société pour réussir à sauver notre planète. Ce changement de société, à court terme, sera un désastre, comme cette fameuse récession. Mais si on acceptait de vivre ces moments difficiles, les bénéfices à long terme seraient inestimables.

Ce qu'il faudrait comprendre, c'est que cette récession nous offre la chance unique de transformer collectivement notre mode de vie. Sauf qu'on a tellement peur des conséquences immédiates qu'on empêchera cette transformation de se produire.

mardi 9 décembre 2008

Vous avez dit bizarre?


Qui aurait cru qu'après deux campagnes (provinciales et fédérales) aussi plates, il se passerait des choses aussi surprenantes, pour ne pas dire bizarres, en politique canadienne et québécois?

D'abord, la surprise qui n'en est pas une : le plus bas taux de participation ever (bon, depuis 1927) : 57,3%. Venez pas me dire que c'était à cause de la météo! Je veux bien que les gens ne veuille pas d'élection, mais quand il y en a une, la question ne se pose plus : est-ce qu'on se demande si on veut un hiver? Elles sont là, ça fait partie de nos plus simples devoirs que d'y participer!

Puis, les libéraux qui s'en tirent de justesse, avec 66 sièges (alors que ça en prend 63 pour faire une majorité). Si on calcule un peu, on se rend compte qu'ils sont élus par 25% de la population votante. Ouch, doivent-ils se dire (mais en secret).

Ensuite, une remontée spectaculaire du PQ qui nous donne la première femme chef de l'opposition (et qui ne tardera pas à nous donner aussi, si vous voulez mon avis, la première femme à la tête du Québec). La quantité de jeunes à la soirée électorale m'a surprise, je dois l'admettre - mais c'est donc qu'il y a de l'espoir.

Et que dire de la déconfiture fracassante de l'ADQ et de l'annonce du départ de Mario Dumont? Que du plaisir. N'empêche, j'ai du mal à comprendre la psychologie des électeurs québécois : quand un parti passe d'opposition officielle avec 41 sièges à parti non reconnu avec 7 sièges en ne faisant à peu près rien de nouveau, ça ne fait que prouver le peu de sérieux de ceux qui l'ont d'abord élu.

Enfin, mon plus grand bonheur de la soirée d'hier, mon deuxième plus beau moment politique (après la victoire d'Obama, mais avant le déclin de l'ADQ!) : l'élection d'Amir Khadir. Même si j'ai voté pour Françoise David qui était dans mon comté, je dois dire que je suis contente que ce soit lui qui soit élu. Parce que, malgré tout, je l'aime plus, un peu. Parce qu'il est plus glam, peut-être, parce qu'il cite des artistes lors de ses soirées électorales. Mais aussi parce que je crois qu'il va brasser plus d'air à l'Assemblée nationale - et c'est important qu'un parti plus à gauche que le PQ y défende la souveraineté.

Si on fait le bilan de tout ça, je me dis que, tout compte fait, le Québec ne va pas si pas si mal qu'on pourrait le croire. Le retour en meilleure forme de l'opposition souverainisme/fédéralisme vient de se doubler d'un intéressant rapport droit/gauche. Ça commence à ressembler à quelque chose...

Et puis voilà-t-il pas qu'au fédéral, après la démission-prise-deux de Stéphane Dion, Bob Rae se retire de la course au leadership et couronne, pour ainsi dire, Michael Ignatieff chef du PLC. C'est pas mauvais d'avoir comme Premier ministre canadien potentiel un monsieur qui a étudié la philosophie. Seulement, à court terme, ça veut dire que la coalition va peut-être prendre le bord : sa tactique se résume semble-t-il par « la coalition si nécessaire, mais pas nécessairement la coalition ».

On va voir ce qu'on va voir.

lundi 8 décembre 2008

La démocratie VS le froid

"Dans le combat entre la démocratie et le froid, seconde la démocratie", disait Kafka.

(Quoi, c'était pas ça qu'il disait? Ah, bon, y me semblait, pourtant...)

*

Mon bulletin de vote est dans la petite boîte. Ce qu'il y a de bien, avec les élections, c'est qu'on a les résultats le jour même. Action-réaction.

Saviez-vous qu'Amir Khadir avait choisi un poème de Gérald Godin pour la victoire? Rien que pour ça, il mérite de gagner.

dimanche 7 décembre 2008

Plus qu'une semaine...


Et en passant, n'oubliez pas d'aller voter demain...

vendredi 5 décembre 2008

L'institution incestueuse

Étant née, pourrait-on dire, au beau milieu du (petit) champ littéraire québécois, je me suis toujours tenue plus ou moins loin des études littéraires. Avec tout cet héritage familial et parafamilial, la voie m'était comme tracée d'avance, et je trouvais ça trop facile (et par le fait même un peu méprisable et plutôt épeurant). Je trouvais ça incestueux, aussi, tant le milieu littéraire (et le Québec au complet) est petit.

L'an dernier, après un bac en Art Dramatique (critique et dramaturgie) où je suis tranquillement passée de la pratique du théâtre à l'analyse dramaturgique, j'ai fini par me rendre à l'évidence : il y avait une place pour moi en études littéraires. Je rendais les armes et je formais le projet d'enseigner, un jour, la littérature à des cégepiens ou, qui sait, à des universitaires en devenir.

Sans trop y réfléchir, j'ai choisi le profil Études québécoises du bac en littérature. Et maintenant, je me rappelle pourquoi, tout ce temps, je m'étais tenue à distance.

Cette session-ci, j'ai eu une prof qui citait mon oncle, poète et chercheur, à peu près dix fois par cours. J'ai étudié, en lecture obligatoire, les textes de la meilleure amie de ma mère, poète et romancière. Deux collègues de mon père, poètes mais dont l'un est aussi éditeur, participeront à une table-ronde dans un de mes cours. Et tout à l'heure, boutte du boutte, en cherchant de quoi étoffer un peu mon travail de fin de session dans un livre dudit oncle (suggéré par la prof), je tombe sur une dédidace à nul autre que... mon père.

Si c'est pas assez incestueux à votre goût, ça...

(Et comme le milieu de l'édition indépendante est encore plus petit, Max et moi on apparaît dans une BD de Zviane sur l'Expozine. Fiou!)

jeudi 4 décembre 2008

Et un cadeau de moins!

J'avais demandé une coalition pour Noël.
Je pense que je vais devoir rayer ça de la liste...

mardi 2 décembre 2008

La mort de l'AQT

Je suis fâchée. Mais vraiment fâchée. Et déçue, aussi.

Je sais, on est en pleine crise financière. Mais merde, l'Académie québécoise du théâtre était un OBNL qui fonctionnait avec un budget de 85 000$ par an. Je veux dire, il y a beaucoup d'individus qui font plus d'argent que ça dans une année. Et là, faute de subvention, ils doivent fermer. Parce que, tsé, ils n'ont pas pu payer leur directrice générale depuis 2 mois. Et leur conseil d'administration faisait du bénévolat pour que le travail soit fait.

Alors fini l'AQT. Fini, le Gala des Masques.

Qui fera la promotion du théâtre? Qui travaillera à son développement? Qui récompensera le travail sous-payé des praticiens?

On a beau dire que le théâtre est marginal, qu'en temps de crise, il faut couper dans le moins rentable, que les cotes d'écoutes des Masques étaient faibles, et tutti quanti, il reste que, quand un spectacle remportait un Masque, le théâtre, même petit, pouvait reprendre le spectacle l'année suivante, et les gens y allaient. C'est ça qui rend un art vivant, et (pour les gestionnaires qui veulent moins d'art et plus d'argent) c'est ce qui fait marcher l'industrie.

Appart de Noël


Cette année, mon appartement est transformé en sapin. Plus que 23 jours avant Noël!
(et plus que 13 avant la fin de la session...)

Si Jimmy Beaulieu était une fille

S'il y a des lecteurs de Beaulieu parmi vous, il faut ABSOLUMENT que vous alliez voir le pastiche de Zviane. Franchement, la chose la plus drôle que j'ai vue depuis Sarah Palin.