mercredi 31 décembre 2008

Mourir à Noël (2)


J'ai vu Le retour au TNM, en novembre (la pièce d'Harold Pinter, pas une adaptation du téléroman du même nom). C'était pas très bon, je dois dire. Comme (trop) souvent au TNM.

Cependant, ça m'a fait un peu penser, dans un autre genre, à du Caryl Churchill : Le retour avait quelque chose de très Blue Heart, section "Cafetière bleue". C'est peut-être tiré par les cheveux, comme rapprochement, je dis peut-être ça seulement parce qu'ils sont tous les deux britanniques. Mais enfin, à cause de ça, j'ai eu envie de lire du Pinter en anglais. Son théâtre, qui a quand même contribué à son Nobel de littérature, est certainement plus intéressant en langue originale, puisqu'il est pratiquement intraduisible.

J'ai commencé du même coup à m'intéresser à l'individu, que je ne connaissais que de nom, à travers des cours de dramaturgie suivis à l'université. J'ai découvert que c'était une maudite grande gueule, qu'il s'était opposé à la guerre en Irak. Qu'il était un écrivain qui profite de sa tribune pour essayer de de faire bouger des choses, au risque de susciter de la controverse. Qu'il était aussi intéressant que son oeuvre.

Et bang, il meurt la veille de Noël.

C'est un peu comme perdre un ami que tu viens juste de te rencontrer. Et puis, la mort d'un Nobel de littérature, c'est toujours une perte pour l'humanité, surtout quand il est aussi mêlé à la vie publique.

Mourir à Noël (1)

Je l'ai déjà dit, la Première Chaîne de Radio-Canada joue en permanence chez moi, ce qui veut dire que, même si j'ai passé l'âge, j'écoute encore 275-Allô. Malheureusement, en ce moment, le thème de l'émission est insupportable et l'animatrice, Élaine Ayotte, me donne envie de lancer des roches à ma radio tellement ses questions sont insignifiantes et tant elle prend les enfants pour des cons. 275-Allô est devenu un genre de Deux filles le matin. Il faut dire que l'émission a des hauts et des bas, surtout des bas, depuis 2007 : Valérie Letarte, qui animait l'émission depuis 2003, a quitté cette année-là, apparemment de façon temporaire, puis complètement, sans plus d'explications.

Aujourd'hui, j'ai compris pourquoi elle avait quitté l'émission : elle vient de décéder d'un cancer.

Ça peut paraître absurde, mais ça me fait quelque chose. Quand j'ai recommencé à écouter 275-Allô, devenue (presque) adulte, c'était elle qui était à la barre, et elle savait aller chercher l'intelligence chez les enfants de 5 ans un peu gênés qui n'osaient pas aligner 3 mots autant que chez les petits je-sais-tout de 8-9 ans.

Des gens qui savent traiter les enfants comme des individus complets, il n'y en a pas tant que ça, et on vient d'en perdre une...

samedi 20 décembre 2008

Jouez hautbois, résonnez musettes

Moi aussi, comme William, ça a commencé par un appel surprenant qui m'annonçait la naissance très prochaine de ce grand petit homme. Un mélange d'excitation, de soulagement, d'anxiété et de sérénité, aux deux bouts du fil.

Puis, un long trajet. Un très long trajet, jusqu'à une chambre lointaine. Et finalement une famille toute neuve, qui n'existait qu'abstraitement deux jours plus tôt, mais qui venait de prendre un coup de concret grâce à cette petite force de la nature : presque 12 livres à la naissance, pas né et déjà excentrique. Petit cadeau technologique, aussi, parce que sans les échographies et la césarienne, il aurait très bien pu y rester.

Mais il est là, et il est calme, tout emmailloté par son papa. Il a l'air d'avoir un mois, mais il a deux jours. Et il est fort en maudit. Une force tranquille. Comme ses parents, qui ont l'air d'avoir fait ça toute leur vie. Il y a quelque chose de fascinant à voir deux personnes qu'on connaît et qu'on aime depuis longtemps transformées en parents et prolongées dans un tout petit être qui a tellement besoin d'eux. Et c'est encore plus fascinant d'avoir l'impression que ce petit-là, il a toujours été là, il a toujours fait partie de la gang.

En les regardant tous les trois, je me disais qu'il était foutuement bien tombé, ce bébé.

Bienvenue, Henri!

dimanche 14 décembre 2008

Tina Fey pour présidente!


Tina Fey, notre nouvelle coqueluche à Max et à moi (son émission 30 ROCK, inspirée de son expérience à Saturday Night Live, est tout simplement parfaite), est arrivée au premier rang des citations mémorables de la campagne présidentielle 2008 pour sa phrase "I can see Russia from my house!" alors qu'elle imitait Sarah Palin à Saturday Night Live.

Tina Fey pour présidente!

(Si vous n'avez jamais vu son imitation... C'est malheureusement devenu impossible à trouver, NBC empêche les diffusions sur YouTube et on ne peut pas voir leurs vidéos à partir du Canada...)

vendredi 12 décembre 2008

Go shopping

Nous souffrons collectivement d'un problème de vision à long terme, et ça commence à m'achaler sérieusement.

En ce moment, les "trois grands" de l'automobile, comme ils les appellent à L'heure des comptes, sont dans la schnoutte, ils ont des dettes pas possibles. Solution : simplifier leur offre de produit, diminuer leur production, bref, rapetisser un peu. À court terme, ça signifie des pertes d'emplois, et ça, je vous l'accorde, c'est une mauvaise nouvelle. Mais à long terme, ça signifie quand même moins de voitures, ce qui constitue une bonne nouvelle au point de vue de l'écologie : moins de gaz polluants, moins de pétrole. Sauf que ça, personne ne le souligne; on nous dit de continuer à acheter des voitures pour sauver les compagnies.

La récession que nous vivons en ce moment (ou la crise financière, ou la crise économique, comme vous voulez) est un vrai désastre, pour les économistes et les gouvernements : des gens vont perdre leur emploi, des retraités vont manquer d'argent, des compagnies feront faillites. Alors, on nous demande de consommer davantage, pour régler le problème. Exactement ce que Bush avait dit après le 11 septembre, d'ailleurs : "go shopping", c'est la solution à tous les problèmes.

On nous a répété, jusqu'à tout récemment, que nous consommions trop, que nous utilisions trop nos voitures, que nous devions amorcer un changement de société pour réussir à sauver notre planète. Ce changement de société, à court terme, sera un désastre, comme cette fameuse récession. Mais si on acceptait de vivre ces moments difficiles, les bénéfices à long terme seraient inestimables.

Ce qu'il faudrait comprendre, c'est que cette récession nous offre la chance unique de transformer collectivement notre mode de vie. Sauf qu'on a tellement peur des conséquences immédiates qu'on empêchera cette transformation de se produire.

mardi 9 décembre 2008

Vous avez dit bizarre?


Qui aurait cru qu'après deux campagnes (provinciales et fédérales) aussi plates, il se passerait des choses aussi surprenantes, pour ne pas dire bizarres, en politique canadienne et québécois?

D'abord, la surprise qui n'en est pas une : le plus bas taux de participation ever (bon, depuis 1927) : 57,3%. Venez pas me dire que c'était à cause de la météo! Je veux bien que les gens ne veuille pas d'élection, mais quand il y en a une, la question ne se pose plus : est-ce qu'on se demande si on veut un hiver? Elles sont là, ça fait partie de nos plus simples devoirs que d'y participer!

Puis, les libéraux qui s'en tirent de justesse, avec 66 sièges (alors que ça en prend 63 pour faire une majorité). Si on calcule un peu, on se rend compte qu'ils sont élus par 25% de la population votante. Ouch, doivent-ils se dire (mais en secret).

Ensuite, une remontée spectaculaire du PQ qui nous donne la première femme chef de l'opposition (et qui ne tardera pas à nous donner aussi, si vous voulez mon avis, la première femme à la tête du Québec). La quantité de jeunes à la soirée électorale m'a surprise, je dois l'admettre - mais c'est donc qu'il y a de l'espoir.

Et que dire de la déconfiture fracassante de l'ADQ et de l'annonce du départ de Mario Dumont? Que du plaisir. N'empêche, j'ai du mal à comprendre la psychologie des électeurs québécois : quand un parti passe d'opposition officielle avec 41 sièges à parti non reconnu avec 7 sièges en ne faisant à peu près rien de nouveau, ça ne fait que prouver le peu de sérieux de ceux qui l'ont d'abord élu.

Enfin, mon plus grand bonheur de la soirée d'hier, mon deuxième plus beau moment politique (après la victoire d'Obama, mais avant le déclin de l'ADQ!) : l'élection d'Amir Khadir. Même si j'ai voté pour Françoise David qui était dans mon comté, je dois dire que je suis contente que ce soit lui qui soit élu. Parce que, malgré tout, je l'aime plus, un peu. Parce qu'il est plus glam, peut-être, parce qu'il cite des artistes lors de ses soirées électorales. Mais aussi parce que je crois qu'il va brasser plus d'air à l'Assemblée nationale - et c'est important qu'un parti plus à gauche que le PQ y défende la souveraineté.

Si on fait le bilan de tout ça, je me dis que, tout compte fait, le Québec ne va pas si pas si mal qu'on pourrait le croire. Le retour en meilleure forme de l'opposition souverainisme/fédéralisme vient de se doubler d'un intéressant rapport droit/gauche. Ça commence à ressembler à quelque chose...

Et puis voilà-t-il pas qu'au fédéral, après la démission-prise-deux de Stéphane Dion, Bob Rae se retire de la course au leadership et couronne, pour ainsi dire, Michael Ignatieff chef du PLC. C'est pas mauvais d'avoir comme Premier ministre canadien potentiel un monsieur qui a étudié la philosophie. Seulement, à court terme, ça veut dire que la coalition va peut-être prendre le bord : sa tactique se résume semble-t-il par « la coalition si nécessaire, mais pas nécessairement la coalition ».

On va voir ce qu'on va voir.

lundi 8 décembre 2008

La démocratie VS le froid

"Dans le combat entre la démocratie et le froid, seconde la démocratie", disait Kafka.

(Quoi, c'était pas ça qu'il disait? Ah, bon, y me semblait, pourtant...)

*

Mon bulletin de vote est dans la petite boîte. Ce qu'il y a de bien, avec les élections, c'est qu'on a les résultats le jour même. Action-réaction.

Saviez-vous qu'Amir Khadir avait choisi un poème de Gérald Godin pour la victoire? Rien que pour ça, il mérite de gagner.

dimanche 7 décembre 2008

Plus qu'une semaine...


Et en passant, n'oubliez pas d'aller voter demain...

vendredi 5 décembre 2008

L'institution incestueuse

Étant née, pourrait-on dire, au beau milieu du (petit) champ littéraire québécois, je me suis toujours tenue plus ou moins loin des études littéraires. Avec tout cet héritage familial et parafamilial, la voie m'était comme tracée d'avance, et je trouvais ça trop facile (et par le fait même un peu méprisable et plutôt épeurant). Je trouvais ça incestueux, aussi, tant le milieu littéraire (et le Québec au complet) est petit.

L'an dernier, après un bac en Art Dramatique (critique et dramaturgie) où je suis tranquillement passée de la pratique du théâtre à l'analyse dramaturgique, j'ai fini par me rendre à l'évidence : il y avait une place pour moi en études littéraires. Je rendais les armes et je formais le projet d'enseigner, un jour, la littérature à des cégepiens ou, qui sait, à des universitaires en devenir.

Sans trop y réfléchir, j'ai choisi le profil Études québécoises du bac en littérature. Et maintenant, je me rappelle pourquoi, tout ce temps, je m'étais tenue à distance.

Cette session-ci, j'ai eu une prof qui citait mon oncle, poète et chercheur, à peu près dix fois par cours. J'ai étudié, en lecture obligatoire, les textes de la meilleure amie de ma mère, poète et romancière. Deux collègues de mon père, poètes mais dont l'un est aussi éditeur, participeront à une table-ronde dans un de mes cours. Et tout à l'heure, boutte du boutte, en cherchant de quoi étoffer un peu mon travail de fin de session dans un livre dudit oncle (suggéré par la prof), je tombe sur une dédidace à nul autre que... mon père.

Si c'est pas assez incestueux à votre goût, ça...

(Et comme le milieu de l'édition indépendante est encore plus petit, Max et moi on apparaît dans une BD de Zviane sur l'Expozine. Fiou!)

jeudi 4 décembre 2008

Et un cadeau de moins!

J'avais demandé une coalition pour Noël.
Je pense que je vais devoir rayer ça de la liste...

mardi 2 décembre 2008

La mort de l'AQT

Je suis fâchée. Mais vraiment fâchée. Et déçue, aussi.

Je sais, on est en pleine crise financière. Mais merde, l'Académie québécoise du théâtre était un OBNL qui fonctionnait avec un budget de 85 000$ par an. Je veux dire, il y a beaucoup d'individus qui font plus d'argent que ça dans une année. Et là, faute de subvention, ils doivent fermer. Parce que, tsé, ils n'ont pas pu payer leur directrice générale depuis 2 mois. Et leur conseil d'administration faisait du bénévolat pour que le travail soit fait.

Alors fini l'AQT. Fini, le Gala des Masques.

Qui fera la promotion du théâtre? Qui travaillera à son développement? Qui récompensera le travail sous-payé des praticiens?

On a beau dire que le théâtre est marginal, qu'en temps de crise, il faut couper dans le moins rentable, que les cotes d'écoutes des Masques étaient faibles, et tutti quanti, il reste que, quand un spectacle remportait un Masque, le théâtre, même petit, pouvait reprendre le spectacle l'année suivante, et les gens y allaient. C'est ça qui rend un art vivant, et (pour les gestionnaires qui veulent moins d'art et plus d'argent) c'est ce qui fait marcher l'industrie.

Appart de Noël


Cette année, mon appartement est transformé en sapin. Plus que 23 jours avant Noël!
(et plus que 13 avant la fin de la session...)

Si Jimmy Beaulieu était une fille

S'il y a des lecteurs de Beaulieu parmi vous, il faut ABSOLUMENT que vous alliez voir le pastiche de Zviane. Franchement, la chose la plus drôle que j'ai vue depuis Sarah Palin.

samedi 29 novembre 2008

Rappel

L'Expozine, c'est aujourd'hui et demain, dans le sous-sol de l'église Saint-Enfant Jésus, sur la rue Saint-Dominique entre Laurier et Saint-Joseph, de 12h à 18h.

J'y serai dimanche, avec eux. Au plaisir de vous y voir!

vendredi 28 novembre 2008

Une coalition?

Je l'ai espéré lors des élections fédérales, mais j'ai été déçue.

Maintenant qu'Harper annonce une série de mesures absurdes (et, pour certaines, antidémocratiques), les conditions gagnantes sont réunies, comme dirait l'autre.

Les chefs de l'opposition ont-ils enfin reçu le coup de pied au cul qu'il leur fallait pour se regrouper et montrer la porte aux Conservateurs?

J'espère que cette fois sera la bonne.

dimanche 23 novembre 2008

Le pardon de Lennon


Enfin, une bonne nouvelle! Le Vatican pardonne à John Lennon d'avoir jadis affirmé que les Beatles étaient plus populaires que le Christ! C'est juste dommage que ça ait pris plus de 40 ans...

jeudi 20 novembre 2008

L’édition-scrapbooking ou Le triomphe des gens riches et ordinaires

J’ai un préjugé favorable pour les maisons d’édition indépendantes. J’en suis à ma troisième révision linguistique bénévole parce que je crois au projet de ces trois cinglés inventifs et audacieux. Je fréquente avec joie et curiosité l’Expozine et autres événements de l’édition indépendante et j’aime y acheter des livres qui ne seraient souvent pas vendus ailleurs, pour de multiples raisons institutionnelles.

Mais quand je tombe sur un article comme celui-là dans les grands titres de la section Arts et spectacles de Radio-Canada.ca et de Yahoo Québec, loin devant les articles sur le Prix du gouverneur général de Marie-Claire Blais et le prix Louise-LaHaye de Daniel Danis, j’avoue que ma bonne volonté fout le camp : « édition indépendante » ne veut pas dire « scrapbooking ».

L’histoire est n’a rien de neuf. Comme beaucoup de quinquagénaires, Francine Blanchette, une femme ordinaire qui « n'a rien de l’intellectuelle québécoise », décide d’écrire un roman. Son œuvre est refusée par les maisons d’édition. Tenace, elle décide alors de s’éditer elle-même.

Là n’est pas le problème : les publications à compte d’auteur, ça fourmille tellement que La Presse en a déjà fait un phénomène de société. Si ce n’était que ça, on rigolerait un peu devant son site Internet au graphisme arc-en-ciel et à la programmation boiteuse, on la trouverait bien chanceuse d’avoir une si bonne illustratrice et on oublierait tout ça.

Non, le problème, c’est que, parce qu’elle a les moyens de se payer une table, elle dédicacera son œuvre pendant 6 jours au Salon du livre de Montréal. Et le problème, c’est aussi que Radio-Canada, plutôt que de relever l’absurdité de ce critère de sélection, en profite pour nous faire croire que la littérature est comme un meuble IKEA : tout le monde peut le faire, même sans outils!

Alors que des dizaines de maisons indépendantes publient des livres de qualité à prix décent et n’ont pas les moyens d’envoyer leurs auteurs au Salon du livre, Francine Blanchette peut y dédicacer son roman en toute légitimité simplement parce qu’elle a le fric (il faut dire qu’elle a le culot de vendre son livre 32,95$). Et c’est d’elle qu’on parle dans les médias, dans cet article navrant de pauvreté stylistique, au lieu de parler de la véritable persévérance en littérature – celle qui se vit loin des regards, faute de moyens.

Je n’irai pas au Salon du livre cette année. Je serai à l’Expozine, les 29 et 30 novembre, avec ceux qui choisissent de faire les choses différemment.

mardi 18 novembre 2008

Words, words, words...


J'ai 30 pages à rédiger pour le 15 décembre, et 3 examens entre-temps.
Je serai donc un peu moins présente ici (vous l'aurez remarqué).
Profitez-en pour lire des livres, vous aussi.

(Mais pour compenser, je vous ai fait deux messages, aujourd'hui! Yé!)

Wall-E


Je dois avouez que, aussi artistiquement formée aux oeuvres difficiles et brainwashée à l'ouverture d'esprit que je puisse être, j'ai eu peur de m'emmerder en regardant Wall-E, sous prétexte qu'il n'y a que très peu de dialogue dans le film. Eh oui, j'ai pensé ça, moi.

Heureusement, grâce à mon robot-lover d'amoureux (qui est d'ailleurs un peu robotique lui-même), j'ai été forcée de voir enfin ce chef-d'oeuvre de Pixar (et je n'ai pas peur du superlatif). Comme le disait Max, Wall-E réussit ce que Dans une galaxie près de chez vous 2 avait échoué : une dystopie écologique efficace et non propagandiste. Avec, en prime, une histoire d'amour entre robots et la célébration de la différence avec la victoire des robots défectueux.

Dans Wall-E, ce sont les robots qui ont une sensibilité et les humains qui n'en ont plus. L'époque postcatalysmique, le rapport à l'écologie et le paternalisme des humains "du passé" pour leurs descendants m'ont rappelé Nausicaä, la série de mangas de Miyasaki. Dans le dernier tome, le choix final de l'héroïne ressemble à celui du capitaine du vaisseau humain dans Wall-E - dans un traitement tout à fait différent, bien sûr.

Et je ne peux que me rétracter sur la question des dialogues : il y a certainement autant, sinon plus d'émotion et de contenu dans les mots "Wall-E" et "Eve" que dans n'importe quel long discours.

jeudi 13 novembre 2008

Entre la rigueur et la névrose

Un pertinent billet de la blondissime me permet d'aborder une question qui me préoccupe particulièrement, surtout par les temps qui courent.

Comme je l'ai écrit là-bas, quand on enseigne la grammaire et qu’on révise des manuels scolaires, c’est dur d’atteindre l’équilibre entre la rigueur et la névrose lorsqu'il est question de la langue française. Mais en même temps, on s’en fout-tu que "doter" n’ait pas d’emploi pronominal dans le dictionnaire (eh non, "se doter" n’existe pas) ou que l’expression "manquer le bateau" soit un calque de l’anglais?

Je suis absolument pour le respect de l'orthographe et de la grammaire, et je suis d'ailleurs assez tatillonne là-dessus, à l'écrit du moins (car oui, à l'oral, je me lâche lousse et je dis "c'est nous qui s'en occupe" et "il faut pas prendre pour ça acquis"). Évidemment, les fautes et les coquilles dans les rééditions de la Bibliothèque Québécoise ou dans l'agenda de l'UQAM m'insupportent.

Mais quand on tombe dans des détails qui suscitent des débats entre linguistes et grammairiens, j'avoue que j'ai tendance à pencher pour la tolérance. Et surtout, j'essaie d'appliquer aux écrits des autres (comme aux miens, d'ailleurs) le principe suivant : il faut parfois savoir sacrifier le "bon usage" au profit du style.

Quand le Livre noir de Ta Mère sera paru, vous pourrez me dire si j'ai réussi.

mardi 11 novembre 2008

Pétition bâillonnée

Pour une fois, le Québec aurait intérêt à prendre exemple sur le Canada : les chefs des so-called "tiers partis", Québec Solidaire et le Parti Vert, devraient être présents au débat des chefs tout comme l'était Elizabeth May.

Un site web, Débat pour tous, a donc été créé pour protester contre la situation et récolter des appuis de façon originale : il s'agit de vous inscrire, comme à une pétition en ligne, mais en envoyant en plus une photo de vous bâillonné et, si vous le voulez, en posant une question aux chefs. Les photos apparaissent ensuite sur le site dans une grande mosaïque du bâillon.

Pour participer, c'est par ici. Max et moi nous y sommes, ainsi que quelques-uns de nos amis... Trouvez-nous si vous le pouvez!

dimanche 9 novembre 2008

Olivier Morin : le retour


Sorti du Conservatoire en 2002, il était de la distribution des Feluettes, dans la renversante version de Denoncourt à Espace Go.
Son Hamlet dans Gertrude : le cri, du merveilleux Howard Barker, donne encore des frissons à la cuvée 2004-2007 de Critique et dramaturgie.
Dans la pourtant quelconque Leçon d'histoire, il brillait aux côtés de Francis Ducharme et de Robert Lalonde, sous la direction du même Denoncourt.
Et hier, à Jean-Duceppe, dans Le Lion en hiver de James Goldman, il a transformé mon double quart de travail en moment de bonheur.

Dans cette pièce qui n'arrive pas à la cheville des Feluettes ni de Gertrude, mais qui reste pourtant plus intéressante que la Leçon d'histoire, il interprétait le rôle du malhabile Jean sans terre, frère de Richard Coeur de lion (hélas mal défendu par le téléromanesque Patrice Godin). Et il n'avait rien perdu de son talent ni de son charme.

Ce texte historique sans grande envergure raconte, avec un sens du punch réjouissant, les complots pour l'accession au trône des fils d'Henri II (Michel Dumont dans son propre rôle) et d'Aliénor d'Aquitaine (excellente Monique Miller). Les costumes un peu décevant de François Barbeau et les performances inégales des jeunes acteurs étaient heureusement rachetés par le décor astucieux et le talent d'Évelyne Brochu en maîtresse d'Henri II, mais surtout, bien sûr, par Olivier Morin lui-même, dont la justesse de ton n'a d'égale que la maîtrise physique.

Je meurs d'impatience de le revoir dans une prochaine pièce.

samedi 8 novembre 2008

Taxco



Dans le cahier Vacances/Voyages de La Presse, ce matin, il y avait Taxco en première page.

En lisant l'article et en regardant les photos, j'ai revécu l'éblouissement que m'avait procuré cette ville tortueuse et magnifique, ce petit labyrinthe de montagne dans lequel on a tellement tournicoté et qu'on appris à démêler, un peu, pendant les 3-4 jours que nous y avons passés. J'ai revu nos épopées interminables à travers le marché pour atteindre une rue qui mènerait (enfin!) là où on voulait aller. J'ai ressenti l'égarement de notre premier matin sur le zocalo, complètement assomés par le manque de sommeil après une nuit d'autobus (Oaxaca-Mexico, 12h-6h30, Mexico-Taxco, 7h-9h30).

J'ai souri en me rappelant nos escapades au café Sasha par les rues aux dalles mouillées et glissantes dans les côtes, et les minibus volkswagen blancs qui servaient de collectivos et qui prenaient des chemins plus qu'hasardeux, et la terrasse de la Hamburguesa, là où on a eu un hamburger, une frite et deux bières pour 4,50 en dominant la ville et la place San Juan.

J'ai revu notre casa de huspuedes, les murs blancs et les toits en tuiles, les boutiques d'argent, le cafe con leche, le téléphérique, les enfants, les étals de babioles (cubes rubiks, sac Hello Kitty, DVD piraté du dernier Batman), la cathédrale baroque rose.

Ça m'a rendue heureuse, et un brin nostalgique, par cette journée de pluie froide et morose.

Je ne sais pas si je retournerai à Taxco un jour : il y a tant de choses à voir, avant. Mais si vous passez par Mexico, faites le détour. Ça coûte 9$ pour 3h de bus hyper confortable, et bang, vous arrivez dans un des pueblos magicos, un des "villages magiques" du Mexique, au détour d'une des montagnes superbes du Guerrero.

jeudi 6 novembre 2008

Après le progrès, le recul

La Californie, avec 55 grands électeurs, a largement contribué à l'élection d'Obama.

Sur le même bulletin de vote, les Californiens devaient voter pour ou contre la proposition 8, qui stipule que, contrairement à la loi actuelle, "seul un mariage entre un homme et une femme peut être valide ou reconnu en Californie ".

Ils ont voté pour.

D'où les blonds ciels s'en sont allés

À 13 ans, j'ai découvert Émile Nelligan grâce à Marc-André Bourgault.

Mon école secondaire se flattait (et se flatte encore) d'avoir compté le poète maudit national parmi ses élèves pendant quelques années (avant de le flanquer à la porte). En 1998, le gala méritas avait donc été rebaptisé "Soirée des Nelligan" et ledit Marc-André, alors fraîchement sorti de l'école, était venu jouer son rôle. Obnubilée par son charme dévastateur (!), j'avais piqué une partie de son texte qui traînait dans les coulisses (Catherine s'en souviendra, c'est elle qui a l'autre partie), qui consistait surtout en un extrait annoté de Soir d'hiver. Fascinée, j'avais mis la main par la suite sur les oeuvres complètes de Nelligan et j'avais appris plusieurs extraits par coeur.

Hier matin, en classe, nous examinions une citation tronquée de Soir d'hiver, placée en exergue du Nez qui voque de Réjean Ducharme et qui va comme suit :

"Ah! comme la neige a neigé!
Mon coeur est consumé de givre.
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j'ai, que j'ai?
"
(Émile Nelligan, de mémoire.)

Mon chargé de cours à la crédibilité douteuse, tout content de nous montrer le détournement pratiqué par Ducharme, s'est exclamé : "On sait tous que c'est 'Mon coeur est un jardin de givre', voyons!"

J'ai repensé à Marc-André Bourgault et à son texte annoté et, du haut de mes 13 ans, j'étais pas mal fière de savoir qu'il se gourait.

mercredi 5 novembre 2008

For that is the true genius of America - that America can change


Les premiers chiffres, sur CNN, étaient en faveur de McCain. La carte des États-Unis, lentement, se teintait de rouge (car le ciel est bleu et l'enfer est rouge, disait Duplessis). Et puis tout à coup, ça s'est mis à changer. Les swing states sont devenus bleus. Les hologrammes de CNN racontaient l'euphorie de la foule à Chicago. RDI tentait tant bien que mal de nous montrer celle de la foule de New York.

Et puis CNN a fait cette annonce qui restera dans les annales : Barack Obama était élu président des États-Unis.

Des hurlements et des larmes de joie entre les carcasses d'ailes de poulet, mais surtout, le sentiment de vivre un moment historique d'une importance capitale. Un Noir, président des États-Unis. On a beau en parler depuis des mois, j'en suis encore renversée.

Le discours de McCain, en Arizona, a été superbe. Un discours serein, d'ouverture et de collaboration, pour calmer ces extrémistes qui huaient devant lui. "It's my failure, it's not yours", a-t-il dit. Espérons qu'ils sauront l'écouter.

Et puis Obama. Même si c'était impossible qu'il arrive quoi que ce soit, j'ai retenu mon souffle quand je l'ai vu s'avancer à découvert sur l'immense scène de Grant Park. Mais un homme qui craint pour sa vie n'emmène pas avec lui femme et enfants, et ceux qui étaient là ne lui voulaient que du bien. Son discours était parfait : lucide, conscient de la tâche énorme qui l'attend, des erreurs qu'il fera certainement, de l'impossibilité d'être le Messie, il était pourtant là, fier et à l'écoute de ses partisans comme de ceux qui n'ont pas voté pour lui : "I will listen to you, especially when we disagree".

Et surtout, il a dit ce que tout le monde savait, mais qu'il fallait redire : cette victoire, ce n'est pas le changement; c'est la possibilité de créer un changement. Espérons que personne n'empêchera ce changement de se produire.

mardi 4 novembre 2008

"Et alors, tout sera possible"

C'est le grand jour. Le "D day", comme ils disent.

Pour patienter jusqu'à ce soir, allez lire la Blondissime - mais pas chez elle : ici. Elle y raconte une petite histoire inspirante et, comme toujours, tellement appropriée.

Yes, we can!

lundi 3 novembre 2008

Décrassez-moi cette ignorance

Malgré tout le respect que j'ai pour certains États-Uniens de ma connaissance (et je salue au passage Lorraine et Emily, si elles passent toujours par ici), je dois dire que je suis chaque jour un peu plus effarée par ce que j'apprends de leur ignorance.

La semaine dernière, c'était Sarah Palin qui ne connaissait pas le nom du premier ministre du Canada. Pourtant, elle habite presque au Canada, elle voit le Yukon autant que la Russie, de chez elle.

Aujourd'hui, Céline Galipeau, qui couvre la campagne présidentielle à travers le pays, a raconté que plusieurs personnes qu'elle avait rencontrées pensaient que les Canadiens votaient eux aussi à cette élection. Ils n'ont pas visiblement pas compris le principe, là.

Ça m'inquiète d'autant plus de savoir que ce sont ces gens-là qui vont décider du sort d'une bonne partie de la planète, demain...

Allez, pour rire un peu et pour se donner du courage, une dernière fois :

dimanche 2 novembre 2008

Élections provinciales

Un critique virulent (!) m'a reproché de ne pas parler des élections provinciales. Je lui ai répondu qu'elles n'étaient pas encore annoncées. Mais puisque l'annonce semble imminente, j'ai 2-3 petites choses à dire...

D'abord, Jean-Marc Fournier ne se présentera pas aux prochaines élections. On se rappelle qu'en 2005, les étudiants québécois lui avaient tenu tête pendant de nombreuses semaines (8, dans le cas de la Faculté des arts de l'UQAM) lorsqu'il avait voulu couper 103 millions dans le programme de prêts et bourses. Vous me permettrez donc la grossièreté : so long, sucker!

Ensuite, Québec solidaire présente des nouveaux candidats, dont je ne sais malheureusement rien pour l'instant. Ce que je sais, par contre, c'est que j'aime bien Amir Khadir : un politicien qui lit de la poésie lors de sa soirée électorale ne peut que se tailler une place dans mon coeur.

Enfin, il y a du nouveau dans Rosemont : Louise Beaudoin est de retour en politique pour le PQ. Chouette, je vais pouvoir voter pour une candidate intéressante! Bon, l'inconvénient c'est que, à moins d'un changement, elle se présente contre Françoise David...

*Mise à jour du 3 novembre Je n'aurai pas de dilemme, tout compte fait: c'est au fédéral que je suis dans Rosemont; au provincial, c'est Gouin (merci Catherine!)*

Et puis, juste comme ça en passant, le Parti vert a un nouveau chef, depuis la dernière élection - et hautement plus sympathique. J'ai hâte de le voir à l'oeuvre. Et tout ça me fait ajouter que j'aimerais bien voir le Québec adopter un mode de scrutin plus près de la représentation proportionnelle...

Sarah et les Justiciers masqués

Elle est cruche, mais cruuuuuche! J'hésite : faut-il rire ou pleurer?

samedi 1 novembre 2008

La peur de mardi

Plusieurs journalistes, chroniqueurs et artistes en parlent dans La Presse de ce matin : la peur qu'ils ont de voir l'Amérique voter, mardi, pour le vieux John et sa pouliche de l'Alaska.

Comme souvent, c'est Foglia qui dit le mieux cette peur que je partage : la peur du vote raciste, bien sûr, mais aussi (et peut-être surtout) la peur du vote anti-intellectuel, du vote contre les mangeurs de roquette. Les Américains, disait Maxime hier, ont le don surprenant de métaphoriser chaque détail, de transformer la préférence pour la bière ou le vin rouge en prise de position. Et c'est cette métaphorisation que je redoute, parce qu'elle ne servira pas nécessairement Obama.

Foglia n'attend pas, lui non plus, un après. Il sait qu'après, il sera déçu, de toute façon, parce qu'Obama n'est pas le Messie, pas même Kennedy, plutôt "un Clinton sans Hillary". Mais cet après n'est pas important : l'important, c'est mardi.

En espérant que ben Laden ne soit pas pogné lundi.

jeudi 30 octobre 2008

Three days of the Condor

Pour vous décoller les yeux et les idées, allez lire ce stupéfiant billet de la blondissime...
Je serais prête à gager que Sydney Pollack voyait dans l'avenir.

mercredi 29 octobre 2008

L'UNEQ sort du placard...

... et se déclare souverainiste.

Je ne sais pas trop ce que je pense de ça. Je suis plutôt interloquée, en fait, par cette sortie inattendue de l'Union des Écrivains du Québec, qui n'avait pas participé au débat public depuis le dernier référendum. Je crois que ce qui me dérange surtout, ce sont les chiffres : cette déclaration étant celle de 450 des 600 membres ayant pris position (sur 1400), ça nous fait environ 30% de souverainistes affirmés au sein de l'UNEQ. Pas de quoi se péter les bretelles, entre nous.

Bien sûr, Stanley Péan a raison : "À part quelques exceptions, nous nous sommes trop souvent tenus cois sur la politique, l'environnement et même la faillite de notre système éducatif." Malgré tout, je suis un peu ambivalente quant au concept d'artiste engagé. L'artiste, lorsqu'il est connu, dispose d'une tribune formidable, c'est évident. Mais sa présumée obligation de s'en servir pour jaser politique me laisse, comment dire, dubitative.

Évidemment, si on considère uniquement la situation des écrivains, ça nous renvoie à l'idée de l'intellectuel engagé, à mon avis beaucoup plus simple : l'intellectuel est par nature engagé, sinon, à quoi sert-il, bordel? Mais on reste avec un problème sur les bras : tous les écrivains sont-ils des intellectuels simplement parce qu'ils travaillent avec les mots et les idées? Stéphane Dompierre, Jean Barbe, Rafaële Germain et Victor-Lévy Beaulieu peuvent-ils vraiment être mis dans le même sac?

Je ne réclame pas un enlisement dans l'individualisme postmoderne et le roman instrospectif à la 1ere personne de l'indicatif présent. Mais c'est qu'il faut prendre bien soin de l'autonomie du champ littéraire québécois, qui a été si longue à acquérir, étouffé qu'il était par la question nationale.

Je vais peut-être un peu trop loin, je vous l'accorde; c'est que tout ça réveille en moi le vieux débat sur l'engagement des créateurs. Mais, cela dit, je ne suis toujours pas fédéraliste, et je projette encore de faire partie de l'UNEQ un jour.

mardi 28 octobre 2008

Pouliches génétiquement modifiées







+





De quoi aurait l'air un croisement entre une pouliche et Edward Scissorhands?

Sur deviantART, il y a la réponse, créée par Spippo. C'est Maxime qui est tombé là-dessus, en voguant sur le net au lieu de faire ses travaux. La procrastination a du bon : il y a plein d'autres croisements tout aussi étranges (sinon plus) sur son site. Jack et Sally, de Nightmare before Christmas, Superman, un Stormtrooper de Star Wars et quelques autres. Génial. Et un peu terrifiant, aussi, comme idée.

Si elle ne les vendait pas 200 euros, je crois bien que je lui en achèterais une.

Les présidentielles et la violence


On ne s'en sort pas - ce sont les États-Unis, après tout, le pays où le pire est toujours bon voisin du meilleur.

Dans une ville à l'ouest de Los Angeles, des gens ont pendu un mannequin représentant Sarah Palin. Si mon parti pris tend à me faire trouver ça plutôt comique comme décoration d'Halloween, il reste que l'image est forte, un peu trop peut-être. Et puis ça me rappelle, soudain, que la peine de mort existe toujours dans ce pays. Et que les citoyens prennent souvent exemple sur leurs digireants en réglant leur comptes...

Tenez, pas plus tard qu'hier, ils ont arrêté deux finfinauds qui voulaient abattre Obama (et un paquet d'autres du même coup). Évidemment, ils n'étaient pas tellement menaçants (que peuvent 2 ados contre les services secrets américains?), mais ils ne sont certainement pas les seuls. Et les autres sont certainement autrement plus coriaces.

Ça me fait peur, un peu. Je veux dire, qu'il n'ait jamais le temps d'être élu et que, bang, on l'achève comme un cheval. Ou alors, qu'il soit élu et que, comme un gros fuck you à l'allégresse planétaire, on lui envoie sournoisement une balle dans le dos. Je sais, je sais, les services secrets le protègent. Mais le potentiel de haine est là : en 2007, près de 8000 crimes motivés par le racisme ou l'homophobie ont été commis. Et un peu partout, on commence à parier sur la date...

Plus qu'une semaine, et je vous laisse tranquilles avec les États-Unis. Et puis, ce sera sûrement le début de la campagne provinciale...

dimanche 26 octobre 2008

Des couteaux et des fleurs

Je vous le dis, ça n'arrête pas deux minutes.

Pendant que notre jedi favori fait copain-copain avec Hillary, Sarah et les conseillers de McCain se lancent des couteaux. Apparemment, ils la rendraient responsable d'une défaite éventuelle des républicains. Alors, pour se venger, elle décide de ne plus les écouter et de mener sa campagne comme elle l'entend. Je trépigne d'impatience : que de plaisir en perspective!

Et parlant de plaisir, il y a quelques jours que j'ai envie de vous parler d'elle, et elle me fournit l'occasion en jasant d'Obama. Je lui lance donc des fleurs virtuelles et vous invite à la lire, vous aussi : ses billets sont des petites joies, que je savoure même lorsqu'ils ne parlent de presque rien, parce que même là, ils en parlent bien. Et aujourd'hui, elle soulève une chose importante : nous ne sommes pas seulement ce que les circonstances de nos vies font de nous.

jeudi 23 octobre 2008

Le petit chaperon noir


Barack a tout compris.

Il est parti s'occuper de sa mère-grand à Hawaii. Mine de rien, pendant qu'il allait lui porter un petit pot de beurre, il a pris une avance confortable en Floride, en Ohio et en Pennsylvanie. Faut-il préciser que, depuis 1960, aucun président n'a été élu sans remporter au moins deux de ces trois états?

Tout ça pendant que les républicains dépensent trop pour les robes et le maquillage de Sarah.

Une chance qu'on a les présidentielles états-uniennes pour s'amuser un peu!

Un fardeau


C'est, apparemment, ce que Sarah Palin est devenue pour les républicains.
J'espère qu'ils vont la garder quand même; ça fait un bon faire-valoir pour les démocrates.

Et puis, c'est toujours divertissant d'entendre une candidate à la vice-présidence dire que la fonte des glaces en Arctique, c'est pas un problème, puisque les ours polaires sont telllllllement forts qu'ils vont survivre pareil.

mardi 21 octobre 2008

Océan mer


Ce roman est comme un grand tapis moelleux sur lequel on court tout doucement. Ou alors, comme un brouillard marin qui nous enveloppe et qui nous porte, lentement.

C'est aussi un livre qu'on lit, je l'ai déjà dit, emmitouflé dans une couverture de laine, en buvant du thé noir et en écoutant Fionn Regan, par un gris après-midi d'automne.

C'est difficile de faire une véritable critique de ce livre. Je saurais vous l'analyser : je pourrais vous parler du postmodernisme, de l'individualisme, de la métaphore, de l'intertextualité, du fantastique, du langage hachuré, de la narration, de la polyphonie.

Mais ce ne sont pas ces choses-là qui font qu'Océan mer d'Alessandro Baricco est devenu un best-seller. Non. Ce sont plutôt la fantaisie attachante de ses personnage, l'étrangeté réconfortante de la pension Almayer, l'écriture de Baricco qui semble être une voix douce et grave qui parle juste derrière le lecteur, l'ampleur des blessures et des horreurs humaines qui tentent de se guérir dans la mer. Tout ça, et une sensation indéfinissable de feel-good book. Vous savez, comme un feel-good movie. (Que l'Office québécois de la langue française traduit par l'étrange "film pur bonheur". Ça n'a pas la même portée, il me semble.)

Allez. C'est l'automne, il fait froid et pluvieux. C'est la saison des soupes, des pot-au-feu, des sauces à spagh à congeler pour l'hiver, la saison du folk; le début du hockey, des mitaines et des longues soirées noires sous la lampe; le temps des courges et des longs bains chauds. C'est la saison à laquelle il faut lire Océan mer.

La vérité sort de la bouche des 6-11 ans

Le journaliste de 275-Allô, interrogeant un enfant de 8-9 ans : Est-ce que tu passes beaucoup de temps devant ton ordinateur?

Le petit garçon, candide : Malheureusement non, parce que je fais beaucoup de sport...

dimanche 19 octobre 2008

Comme ça, mon nom c'est Belzébuth...

Puisque je suis absolument incapable d'éteindre la Première Chaîne de Radio-Cadenas, à la maison, je me tape généralement toutes sortes d'émissions plus ou moins intéressantes vers l'heure du souper.

À la longue, j'ai appris à aimer Grégory Charles et Des airs de toi le samedi. J'ai accepté de m'instruire sur l'économie avec L'heure des comptes pendant la semaine. J'en suis même venue à tolérer l'indicatif de 275-Allô en faisant la vaisselle. Mais je n'arrive toujours pas à m'habituer à Beaulieu pour la musique le dimanche soir.

Et aujourd'hui encore, cette émission m'a permis d'ajouter un titre à la liste des chansons que je ne veux plus jamais entendre.

Vous vous souvenez du légendaire chaton de Dehors novembre?
Visiblement, Jamil s'en souvient, lui aussi - à notre plus grand déplaisir.

Dans sa chanson "Poubelles", il met en scène nul autre que Colonel, le méchant chat de ruelle de la chanson des Colocs, le chum de la belle Élisabeth, qui nous met en garde en nous révélant la clé de cet hommage indigeste : "si tu la sautes, j'te bute/le dernier qui a fait ça s'appelait Belzébuth".

Dédé doit se retourner....

jeudi 16 octobre 2008

Coeur de pirate












Elle a l'âge de mon petit frère.
Elle chante comme Pierre Lapointe (en version féminine, ce qui l'excuse auprès de Max).
Elle joue joliment du piano.

Son écriture est souvent naïve, parfois un peu maladroite - mais elle grandira. Et il reste que, soutenue par le réalisateur David Brunet (à qui on doit l'album de Tricot Machine), elle a fabriqué un charmant petit album.

Coup de coeur? Je ne sais pas. Mais je garde l'oreille ouverte, et j'attends la suite (si suite il y a) avec intérêt. Je vous offre un petit extrait.


C'était salement romantique
Coeur de pirate

Et puis hop, on la classe dans la section "Enthousiasmes", parce que ça fait quand même 2 matins que je l'écoute en me rendant à l'école.

mercredi 15 octobre 2008

Les slackers sont restés chez eux...

...et on est à une dizaine de sièges d'un gouvernement conservateur majoritaire.

Heureusement, il nous reste un dernier espoir.




















Que la force soit avec lui.

mardi 14 octobre 2008

lundi 13 octobre 2008

Faire lever les slackers

En 2004, avant la réélection de Bush, Michael Moore a entrepris une tournée dans les états américains les plus décisifs, pour encourager les gens à aller voter. En échange d'un paquet de ramens, ceux qui n'avaient pas voté en 2000 promettaient devant l'assistance (un nombre incroyable de gens survoltés) que, le 2 novembre, ils iraient aux urnes. Malheureusement, on connaît la fin de l'histoire : après des semaines stratagèmes pour éviter que ces conférences se tiennent, Bush a été réélu.

Demain, ce sera notre tour. Après des semaines de silence devant les protestations qui fusent, Harper sera peut-être réélu. Mais tout n'est pas encore joué. Si vous ne devez faire qu'une chose demain, de grâce, allez voter.

L'éthique, cette dictature

Parce que vous êtes fins, et parce que je veux absolument que vous entendiez ça, je vous ai trouvé un extrait du reportage. Vous excuserez le bruit de fond.

dimanche 12 octobre 2008

L'éthique? Pourquoi faire?

Dimanche matin idyllique.

L'Amoureux et moi déjeunons tranquillement de pamplemousse et de beurre de pinotte, sirotant un café et lisant le journal du jour. Nous écoutons distraitement Dimanche Magazine, où il est question du nouveau cours d'éthique et de culture religieuse. Quand soudain...

Nancy, mère de 28 ans qui a retiré sa fille du cours : Avec Jésus, y se posent déjà beaucoup de questions, c'est déjà compliqué avec ça sans n'en rajouter plus. Surtout qu'ici, c'est des p'tites villes, y'en a pas beaucoup des judaïstes, ou, euh, des Juifs, ou des choses comme ça.

La journaliste : Est-ce que vous avez regardé un petit peu le cours déjà, ou pas?

Nancy : Même pas. Rien du tout, pour l'instant, j'veux dire, euh... Cours d'éthique, j'veux dire... A l'aura pas besoin d'ça dans'vie pour fonctionner, pour se rendre plus loin, c'est pas vraiment... C'comme une option, dans le fond, c'comme art plastique...


Un double hurlement horrifié déchire notre tranquillité matinale : QUOI???


Allez écouter le reportage, sur le site de Radio-Can. Vous aurez la chance d'entendre la responsable de l'Association des parents catholiques dire que ce cours est une dictature, parce qu'il impose une culture aux enfants, alors que les parents, c'est ben mieux : ils choisissent pour eux.

samedi 11 octobre 2008

Nostalgie passagère


Au sommet de la 3e plus haute pyramide du monde, il ventait et il faisait froid. Mais on s'en rendait pas compte, parce qu'on venait de la grimper.

C'était il y a 2 mois et demi, déjà.

vendredi 10 octobre 2008

Dites donc...

...vous êtes silencieux.
Heureusement que Google Analytics est là pour me dire que vous me lisez!

Enfin!

Le Ministère de l'éducation tend la main à l'UQAM pour l'aider à se sortir du gouffre.
Une main conditionnelle, évidemment.
Une main intéressée.
Une main prête à tout lâcher si ça ne se passe pas comme elle l'entend.
Une main comme ça, un peu salope.

Mais une main quand même.

Et, même s'il n'y a pas de lien direct de cause à effet, ça fait du bien de se dire qu'on n'a pas fait la grève pour rien; que, quelque part, l'appel des étudiants, mêlé à celui du recteur, des professeurs, du conseil d'administration, des autres universités, a fini par se rendre à l'oreille la ministre.

Allez. On repart du bon pied, et pas de projet immobilier, cette fois.

mardi 7 octobre 2008

Seuls


Comment fait-on pour se battre contre l'ennui?
Comment sait-on qu'on est en train de rater sa vie?
Comment retrouver l'enchantement de l'enfance?
Peut-on continuer à vivre quand cet enchantement a disparu?
Pourquoi parlons-nous?
Pouvons-nous nous taire, ne serait-ce qu'une heure?
Comment pouvons-nous voir qui nous sommes vraiment?
À quoi sert-il d'être quelqu'un dans la vie?
Pouvons-nous, une fois pour toute, ouvrir le champ des possibles?

Que veut nous dire l'un des plus grands dramaturges québécois contemporains (sur lui, sur nous, sur le théâtre) quand il se ferme la gueule pendant près d'une heure et joue avec des couleurs?

À travers ce dialogue formel qu'il établit avec Robert Lepage, Wajdi Mouawad, dans Seuls, s'approprie ce cadre qui est le lieu de tous les possibles.

Il y aurait des lignes et des lignes à écrire sur ce spectacle mais, à l'image de Wajdi, je me tairai ici.

Les zétranges

Cet après-midi, dans l'autobus. La fille qui travaille à la fruiterie d'à côté s'apprête à descendre, moi aussi. On s'approche de la porte. Elle, elle est musulmane, discrètement voilée, d'origine arabe. Moi, ben, mettons que je détonnerais pas fort dans une première communion.

Deux vieilles dames assises près de la porte parlent d'assurance-chômage et de fond de pension. Elle montent le son quand on approche.

La première : Les étrangers, là... Les étrangers, quand y'arrivent icitte, y'en reçoivent à la pelletée, de l'argent! Pis nous autres...

La deuxième : Pis nous autres, on travaille, criss, pis quand vient le temps de ravoir notre argent... Tssss...

Elles nous regardent. L'autobus s'arrête, on descend.
Elles secouent la tête, l'air de dire "tssss...", encore.

*

Il n'y a pas une semaine, Soki, une amie de mon oncle, réfugiée politique congolaise, mère de 6 enfants et enceinte de jumeaux, est morte d'une hémorragie interne parce que son médecin n'a pas voulu la voir sans rendez-vous, supposant qu'elle se plaignait pour rien. Rima Elkouri a parlé d'elle, samedi dernier, dans La Presse. Son mari, diplômé universitaire, défrichait des terres dans le Nord du Québec pour faire vivre les enfants.

dimanche 5 octobre 2008

Barack, ami des terroristes


Décidément, elle ne sait plus quoi inventer.

Deux solitudes

Après-midi tranquille à la Place des arts.

À Wilfrid-Pelletier, l'OSM, dont le déficit est périodiquement épongé par le gouvernement, a du mal à remplir plus de la moitié de la salle et, à l'entracte, une cinquantaine de spectateurs s'en vont, déçus par le concert.

Juste à côté, sur l'Esplanade, des gens manifestent bruyamment contre les coupes budgétaires en culture du gouvernement Harper. Richard Séguin, Mara Tremblay, Vincent Vallières, Stéphane Archambault et quelques autres chantent avec eux.

À la fin des deux événements, les abonnés de l'OSM et les manifestants se croisent dans le Hall des Pas perdus.

Les manifestants vont vers le métro; les abonnés, vers le stationnement.

samedi 4 octobre 2008

The End of History


Pour bercer notre mélancolie automnale, à la maison, on a ressorti Fionn Regan, en même temps que les chandails chauds, le thé et les foulards.

C'est Anne-Marie et William qui nous l'avaient fait découvrir, il y a un peu plus d'un an, et on était tombés en amour - ce genre d'amour qui dure.

Le folk tristounet de sa guitare, l'éraillé de sa voix tirant vers l'aigu, ses textes intelligents, remplis de spleen mais parfois drôles aussi, tout en lui respire l'automne et me chavire à chaque fois. C'est un disque qui s'écoute quand la lumière descend derrière les arbres qui rougissent, en regardant mijoter une sauce à spaghetti et en buvant du vin rouge. C'est aussi un disque qui s'écoute, emmitouflé dans une couverture de laine, en buvant du thé noir et en lisant Océan mer, par un gris après-midi d'automne.

À Noël dernier, on l'a offert à deux personnes. J'avais envie de le partager avec encore plus de gens.

Voilà, c'est fait.

vendredi 3 octobre 2008

Chronique universitaire

Entendu par Samuel dans un cours du bacc en enseignement du français au secondaire où il était question du roman épistolaire :

"Une lettre, là, c'est-tu comme quand on s'adresse à quelqu'un, genre?"

Maudit que j'ai hâte d'avoir des enfants au secondaire.

jeudi 2 octobre 2008

Nukelar


Au débat des candidats à la vice-présidence, Sarah Palin a inventé un nouveau concept : les nukelar bombs.

Je n'ai rien à ajouter.

Chronique universitaire

Jeudi matin, pavillon Judith-Jasmin.

Une grande classe sans fenêtre. Assises à des pupitres, une soixantaine d'étudiantes font face à une professeure en tailleur-jupe. Parmi elles, 3 représentants de la gent masculine tentent tant bien que mal de passer inaperçus.

Entre la professeure et les étudiantes, la conversation tourne depuis une heure autour de la 3e partie d'Angéline de Montbrun, un roman de Laure Conan que vous n'avez sans doute pas lu (d'ailleurs, à moins que vous vous intéressiez aux études québécoises ou féministes, je ne vous conseille pas spécialement de le faire non plus). C'est que la 3e partie en question prend la forme d'un journal intime et fait, disons, quelques entorses à la linéarité traditionnelle du récit. En d'autres termes, il y a des flash-back dedans.

Professeure féministe, concluant son argumentaire. On associe généralement les récits plus circulaires, plus cycliques, à l'écriture des femmes. On peut voir que le journal intime d'Angéline entre là-dedans, et donc on a vraiment l'émergence d'une voix de femme chez Laure Conan.

Étudiante sceptique, risquant une question. Mais il me semble que plusieurs auteurs masculins brisent aussi la linéarité, non? C'est pas juste les femmes qui utilisent l'analepse, non?

(Et voilà, vous venez d'apprendre un mot : une analepse, c'est un flash-back.)

Professeure féministe, indulgente pour cette brebis égarée. Oui, bien sûr, on retrouve ça chez certains grands auteurs masculins. Proust, par exemple. Quoique, Proust... Elle s'interrompt, pensive. En fait, pour certains, Proust n'est pas vraiment un grand auteur, parce qu'il n'est pas assez masculin, il n'est pas assez linéaire...

***

OK. Si quelqu'un me trouve QUI a pu être assez cave pour dire ça de Proust, je promets de ne plus chialer sur la mauvaise foi des études féministes pendant au moins deux semaines.

mercredi 1 octobre 2008

Avez-vous regardé le débat des chefs?

Visiblement, Claude Carignan, candidat conservateur dans Rivière-des-Mille-Îles, ne l'a pas écouté, lui:

"On a vu du côté de M. Harper un chef solide, un leader, qui a bien répondu aux questions."

lundi 29 septembre 2008

Dictionnaire(s)

Chez nous, ce qui prend le plus de place, c'est les livres. Et en particulier les dictionnaires. Robert des noms communs, Robert des noms propres, Robert micro, Robert électronique, Larousse, Multidictionnaire, Antidote, Password, dictionnaire Espagnol-Français, dictionnaire des anglicismes, dictionnaire des rimes, dictionnaire des synonymes, dictionnaire des citations, dictionnaire encyclopédique du théâtre, dictionnaire du cinéma, dictionnaire des termes littéraires - et c'est sans compter 2 grammaires, 2 thésaurus, 1 Bescherelles et le Ramat.

Mais il en manque un à ma collection.
Celui-là.

Quand JEU a annoncé le projet, je me demandais s'il finirait par voir le jour; eh bien, le voilà.
De Claude Accolas à Alain Zouvi, les artistes du théâtre québécois ont enfin leur place dans un ouvrage dont je ne doute pas une seconde de la qualité. C'est donner, une fois pour toutes, ses lettres de noblesse à un milieu qui, par les temps qui courent, en a grandement besoin.

Chapeau à Michel Vaïs. Je cours dilapider mon prêt étudiant pour me le procurer.

dimanche 28 septembre 2008

Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent


Hier soir, le théâtre était un genre littéraire, et vice-versa.

Au FTA, Attitude locomotive, et en particulier le metteur en scène Loui Mauffette, avaient présenté Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent. Je l'avais raté. Je me suis rattrapée hier, dans le cadre du FIL (et surtout dans le cadre de ma job, qui me réserve parfois des bonnes surprises...).

Assise devant James Hyndman (ceci dit seulement pour faire baver Caro), j'ai eu la joie d'assister à 2 heures de poésie et de prose, jouées et déclamées par un nombre incalculable d'acteurs réunis autour, sous et sur une immense table de banquet. Ducharme, Gauvreau, Duras, bien sûr, mais aussi Desbiens, Letarte, Desrosiers, des auteurs moins connus, plus contemporains, ou plus pop... comme Jim Morrison! Et le plus beau, c'est que tout ce monde-là fait la fête avec des sandwichs pas d'croûte et du punch rose, avec le public, après le spectacle.

Plus près du happening et du cabaret que de la pièce de théâtre, ce spectacle mélange les mots doux aux insultes en passant par la recette de soupe, le tout sur un fond de musique jouée live sur un piano à queue! Franchement, je préfère ça au slam.

Et juste pour voir David Savard se trémousser en bobettes en lisant "Je danse" de Jean-Paul Daoust, ça vaut la peine.

Ça se passe encore aujourd'hui, à la 5e salle de la Place des Arts, à 16h.


P.S. Mon ami Guillaume lit ce soir au OFF-FIL, au Café Chaos, à 20 heures. Allez l'entendre!

samedi 27 septembre 2008

Lu et vu dans La Presse

Lu:

"M. Harper dit que l'économie se portera bien pourvu qu'on ne fasse rien de stupide. C'est dommage qu'il ne suive pas ses propres conseils." (Jack Layton)

Vu:

"Des étudiants de l'UQAM réinventent les affiches publicitaires"



Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que cette campagne électorale manque franchement de punch. Heureusement qu'il y a le design.

Pourquoi un blog?

Parce que j'ai pas le temps (quoi de mieux pour procrastiner productivement?).
Pour mettre quelque part tout ce que je me raconte à longueur de journée (il y a un narrateur dans ma tête).
Pour élargir le champ des possibles, un jour à la fois (et briser les carcans qui me retiennent).
Pour avoir un endroit où tout rassembler (parce que j'ai tendance à m'éparpiller).
Pour sortir du cadre scolaire (pour garder mon esprit éveillé).
Pour me désennuyer (en 5e année d'université, ça commence à tourner en rond).
Parce que ça me trotte dans la tête depuis longtemps.

Mais (j'entends déjà les commentaires) pas pour profiter de la vibe et publier chez Septentrion.

Juste parce que. Pour tout et pour rien.

Et pourquoi "Esquimaude"?
Parce qu'il y a pas loin de 2 ans, mon sapristi de zouzou a trouvé mon nom dans un mot.
Et ça m'a plut.

Alors voilà.
On verra où tout ça mènera, et si je tiendrai le coup.