dimanche 27 septembre 2009

Wajdi Mouawad et Bill Gates, même combat

Je viens de découvrir avec stupeur qu'en 1984, aux HEC, quelqu'un a écrit une thèse de doctorat dont le titre merveilleusement poétique (dois-je souligner l'ironie?) était le suivant : Le (la) metteur(e) en scène de théâtre : un(e) gestionnaire.

Je ne sais pas si je dois me réjouir qu'on parle de théâtre aux HEC ou me désoler qu'on en parle du point de vue de la gestion.

Et je ne sais pas si je dois me réjouir que l'auteur ait pensé aux femmes metteures en scène ou si je dois me désoler qu'il ait mis toutes les féminisations entre parenthèses dans son titre de thèse.

Arriver quelque part


Quand j'avais 14-15 ans, j'étais ben énervée quand je regardais le site web de l'association nationale des éditeurs de livre. J'avais pas écrit de livre, mais le fait d'être édité (en soi) m'apparaissait comme quelque chose d'absolument extraordinaire. Aujourd'hui, 10 ans plus tard, j'ai enfin écrit un livre, et pourtant je ne bave plus devant la page de l'ANEL. Même qu'elle me stresse un peu et que j'évite de la regarder.

Parce que ça y est, jouez hautbois, résonnez musettes : la version 3.0 de Partir de rien est terminée. (Oui, je numérote mes versions comme des logiciels, il y a eu la version 2.2.1, aussi, et la 2.4, et la 1.5...)

C'est la version définitive, ou plutôt celle que je fais commenter, dans un effort ultime d'amélioration, à ce poète slash prof de littérature qui se trouve à être mon parrain. En principe, dans quelques semaines, après quelques corrections qui en feront la version 3.1, je shippe tout ça à un (des) éditeurs. Reste à choisir lesquels.

En attendant, je tiens à remercier Iron & Wine, Belle & Sebastian, Leonard Cohen, Fionn Regan et Simon & Garfunkel pour leur support pendant l'interminable correction de mes 60 367 mots. J'avais fait beaucoup de fautes. (Et je suis sûre qu'il en reste.)




(Et, pour ceux qui voudraient comprendre mon choix d'image... Vous aurez juste à lire le livre!)

vendredi 25 septembre 2009

Révision a posteriori


Ceux d'entre vous qui utilisent le flux RSS de ce gentil petit blogue constateront que certains de mes messages s'actualisent. Soyez sans crainte : je ne fais que corriger mes fautes de fille qui tape trop vite et qui ne se relit pas. Que voulez-vous, je suis un cordonnier mal chaussé.

mercredi 23 septembre 2009

You know you're a grad student when...

Faut que je vous dise, pour faire suite à ce message un peu désabusé.

J'adoooore la maîtrise, mille fois plus que le bacc. Et j'adore ma directrice, et mon codirecteur, et mon prof de métho, et même mon cours de métho, et mon séminaire à l'UdeM, et mes millions de lectures sur le théâtre en général et sur Danis en particulier, et l'organisation du colloque, et la présentation de mon sujet au CRILCQ, et mon codirecteur qui me fait des gros yeux parce que j'ai changé mon corpus juste avant la présentation puis qui finit par trouver que c'était une bonne idée, et le fait qu'on est juste 12 dans les cours, et avoir des idées de sujet de doctorat alors que je voulais même pas faire ça, un doctorat, et tout ça.

Et surtout, j'adore les blagues de grad students :


Des tonnes de strips du genre, juste ici.

mercredi 16 septembre 2009

Quiz


Ok ok. Un p'tit quiz pour voir si vous connaissez vos expressions québécoise! Je promets une surprise à celui ou celle qui a tout bon. Pas le droit de tricher!


D'après vous, que veut dire :

"se coucher comme Castagne"?
a) se coucher en cuillère
b) se coucher tout habillé
c) ronfler

"avaler le bouchon"?
a) s'étouffer
b) accepter quelque chose de désagréable
c) vivre au-dessus de ses moyens

"avoir la face comme un oeuf de dinde"?
a) avoir des taches de rousseur
b) avoir la tête ronde
c) avoir l'air très étonné

"garder le pôle"?
a) savoir où on s'en va
b) être le seul à parler dans une discussion
c) être obstiné


Et la question boni, sans choix de réponse!

Que veut dire le mot "souleur" dans l'expression "avoir souleur de quelque chose"?


Bonne chance!

mardi 15 septembre 2009

Avant-goût

Je viens d'acheter un dictionnaire des expressions québécoises. On va avoir un fun noir, je le sens...

lundi 14 septembre 2009

Littérature de poussin


Bon. Qu'on se le dise : la fille qui lit de la chick lit (de chick literature, à peu près "littérature de poulettes"), ce qu'elle veut, c'est sensiblement la même chose que la mère de famille qui lit un Harlequin : une histoire d'amour excitante, pleine de rebondissements et de suspense, mais tout au long de laquelle elle SAURA que l'héroïne finira avec le héros. Et elle veut aussi que, même si elle le sait, elle puisse espérer tout le long que ça arrive, pour que sa satisfaction quand ça finira par arriver soit immense. J'irais jusqu'à dire : cathartique. Parce que la lectrice de chick lit, elle veut vivre, par procuration, tous les frissons de l'histoire d'amour enlevante en restant sagement avec son chum ou son mari, ou alors avec son chat, en espérant vivre la même chose un jour, mais pour vrai. Et en lisant ladite histoire d'amour, elle purge ses passions. Si si, comme au théâtre, mais en moins subtil.

Bon, je dis ça, dans le fond j'ai juste lu deux romans de chick lit dans ma vie. Le premier, c'était pour un travail sur le postféminisme dans un cours sur la littérature des femmes au Québec (et c'était Soutien-gorge rose et veston noir de Rafaële Germain, en l'occurrence). L'autre, c'était absolument pour rien, parce que c'était l'été et que j'avais envie de quelque chose de pas intellectuel, et bon, évidemment, parce que j'avais envie d'une histoire d'amour enlevante. J'ai donc emprunté l'autre livre de Rafaële Germain à une amie. Le premier, s'il était terriblement médiocre sur le plan du style, avait eu le mérite de me donner envie, tout au long de ma lecture, que telle fille finisse avec tel gars. J'espérais à peu près la même chose du deuxième, pas plus.

Déception. Ce deuxième livre ne respecte absolument pas les règles du genre (voir plus haut). Non seulement l'héroïne ne finit pas avec le gars avec qui on voudrait qu'elle finisse, mais on a l'impression qu'elle fait la morale à sa lectrice en lui disant de vieillir, d'être plus sage, d'avoir moins peur, d'avoir moins d'espoirs fous, et d'accepter d'aimer le gars gentil, doux, bon pour elle. Bref, d'être une ADULTE. Bordel. La lectrice de chick lit ne veut surtout pas que l'héroïne devienne une adulte, et encore moins qu'on lui demande de faire pareil. Justement : elle veut que l'héroïne soit jeune et folle, pour pouvoir se vautrer dans la nostalgie de cette époque où elle l'était, elle aussi, ou encore pour s'identifier à elle. Mais là, dans Gin tonic et concombres, zéro identification. Complètement raté.

Ce que je trouve le plus triste, dans tout ça, c'est que si on enlève l'étiquette un peu culpabilisante mais rassurante de chick lit à ce livre, qu'est-ce qui reste? Rien, sinon le constat désolant que l'auteure de ce livre n'est pas une bonne écrivaine. L'histoire est entortillée, c'est mal écrit, et c'est même pas satisfaisant.

Mais alors, dites-moi : pourquoi est-ce qu'autant de filles le lisent malgré tout?

vendredi 11 septembre 2009

Home sweet home

Mardi 8 septembre, Université de Montréal.

Je me dirige avec un peu d'appréhension vers mon premier séminaire de maîtrise. C'est beaucoup de nouveauté d'un coup : nouvelle université, nouveau style de cours, nouveaux étudiants, nouveau prof... Ça me donne des petits papillons dans l'estomac.

Et malgré toutes ces nouveautés, tout à coup, j'ai envie de crier "home sweet home". Pourquoi? Parce que ledit prof, dans un très sérieux séminaire de maîtrise en littérature, à la très sérieuse Université de Montréal, a dit : "Le théâtre, au fond, c'est pas vraiment de la littérature..."

ENFIN!

Ça n'a l'air de rien comme ça, mais un chercheur rattaché à un département de littérature qui parle de représentation, de théâtralité et d'écriture scénique, qui montre des captations parce que Pol Pelletier, faut la voir jouer, qui parle du jeu de Marc Labrèche dans Les aiguilles et l'opium de Robert Lepage, bref qui envisage le théâtre comme un art vivant, éphémère et dont l'aspect littéraire n'est qu'un infime partie, c'est complètement inespéré et, d'après mon expérience, terriblement rare.

Voyez-vous, les études littéraires ont tendance à vouloir s'approprier le théâtre sous prétexte que le texte dramatique en est le seul élément durable (les captations, ça compte pas, c'est le plus souvent nul à chier). Bien sûr, les chercheurs qui s'intéressent au théâtre tiennent minimalement compte du contexte scénique, mais ils ont trop souvent une vision figée dans l'époque classique, celle où l'auteur de théâtre et, surtout, son texte étaient effectivement au centre de la représentation et où le metteur en scène tel qu'on le connaît aujourd'hui n'existait pas.

Le hic, c'est que non seulement cette vision restreint considérablement le champ d'études, mais elle empêche même tout compréhension réelle du théâtre contemporain, dans lequel le texte est souvent intimement lié à une écriture scénique et donc à la représentation elle-même. Dire que le théâtre est un genre littéraire, c'est nier l'essence même de cet art, et c'est nier son histoire.

Pensez-y : personne ne viendra affirmer sérieusement que la commedia dell'arte, les Passions du Moyen-Âge et le théâtre de boulevard, mais aussi les spectacles de Robert Lepage sont des genres littéraires.

Vous pouvez donc imaginer à quel point ça m'a fait du bien d'entendre ça et, du même coup, à quel point ça m'a réconciliée avec la rentrée...

(et désolée, pas d'image aujourd'hui : j'ai pas envie de vous mettre des maudits masques quétaines!)

samedi 5 septembre 2009

Étirer l'été


On m'a reprochée de me faire rare ici. Mea culpa. Je vous trompe avec mon roman. Mais là, un peu tannée de reconjuguer des verbes, je viens faire un tour, histoire d'investir un peu dans notre relation.

Il faut que je vous avoue un truc. (Eh oui, encore! C'est là-dessus qu'on bâtit une relation : l'honnêteté et le partage.) Dans 3 jours, je commence ma maîtrise, cette maîtrise que j'ai hâte d'entamer depuis 2 ans et pour laquelle j'ai même fait un deuxième bacc, et pour la première fois depuis que je me suis assise sur un banc d'école, je n'ai pas hâte à la rentrée.

Traitez-moi de nerd si vous voulez, mais j'ai TOUJOURS eu hâte à la rentrée, pour diverses raisons. Depuis quelques années, j'ai peut-être été moins impatiente de la voir arriver, mais j'ai toujours eu cette envie de m'y remettre, en septembre. Les circulaires pleines de fournitures scolaires m'ont toujours donné envie de courir chez Bureau en gros.

Mais cette année, maintenant que j'y suis enfin, à cette rentrée tant attendue, ça me tente pas.

Ce n'est pas par manque d'intérêt, pourtant : mon sujet m'allume encore, même si je l'ai choisi depuis plus d'un an. Malgré ça, je donnerais beaucoup pour avoir encore tout un été devant moi, pour passer mes journées à marcher tranquillement jusqu'au marché Jean-Talon, à lire au parc Jarry, à boire des cafés glacés, à prendre des bières avec les copains, à me coucher trop tard, à dormir dans mon hamac, à bruncher n'importe quand dans la semaine, à porter des robes, à avoir chaud.

Avez-vous des trucs pour étirer l'été? Ou, plus utile peut-être, pour me donner le goût de me relancer dans la course folle des sessions universitaires?