mardi 21 octobre 2008

Océan mer


Ce roman est comme un grand tapis moelleux sur lequel on court tout doucement. Ou alors, comme un brouillard marin qui nous enveloppe et qui nous porte, lentement.

C'est aussi un livre qu'on lit, je l'ai déjà dit, emmitouflé dans une couverture de laine, en buvant du thé noir et en écoutant Fionn Regan, par un gris après-midi d'automne.

C'est difficile de faire une véritable critique de ce livre. Je saurais vous l'analyser : je pourrais vous parler du postmodernisme, de l'individualisme, de la métaphore, de l'intertextualité, du fantastique, du langage hachuré, de la narration, de la polyphonie.

Mais ce ne sont pas ces choses-là qui font qu'Océan mer d'Alessandro Baricco est devenu un best-seller. Non. Ce sont plutôt la fantaisie attachante de ses personnage, l'étrangeté réconfortante de la pension Almayer, l'écriture de Baricco qui semble être une voix douce et grave qui parle juste derrière le lecteur, l'ampleur des blessures et des horreurs humaines qui tentent de se guérir dans la mer. Tout ça, et une sensation indéfinissable de feel-good book. Vous savez, comme un feel-good movie. (Que l'Office québécois de la langue française traduit par l'étrange "film pur bonheur". Ça n'a pas la même portée, il me semble.)

Allez. C'est l'automne, il fait froid et pluvieux. C'est la saison des soupes, des pot-au-feu, des sauces à spagh à congeler pour l'hiver, la saison du folk; le début du hockey, des mitaines et des longues soirées noires sous la lampe; le temps des courges et des longs bains chauds. C'est la saison à laquelle il faut lire Océan mer.

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