... et se déclare souverainiste.
Je ne sais pas trop ce que je pense de ça. Je suis plutôt interloquée, en fait, par cette sortie inattendue de l'Union des Écrivains du Québec, qui n'avait pas participé au débat public depuis le dernier référendum. Je crois que ce qui me dérange surtout, ce sont les chiffres : cette déclaration étant celle de 450 des 600 membres ayant pris position (sur 1400), ça nous fait environ 30% de souverainistes affirmés au sein de l'UNEQ. Pas de quoi se péter les bretelles, entre nous.
Bien sûr, Stanley Péan a raison : "À part quelques exceptions, nous nous sommes trop souvent tenus cois sur la politique, l'environnement et même la faillite de notre système éducatif." Malgré tout, je suis un peu ambivalente quant au concept d'artiste engagé. L'artiste, lorsqu'il est connu, dispose d'une tribune formidable, c'est évident. Mais sa présumée obligation de s'en servir pour jaser politique me laisse, comment dire, dubitative.
Évidemment, si on considère uniquement la situation des écrivains, ça nous renvoie à l'idée de l'intellectuel engagé, à mon avis beaucoup plus simple : l'intellectuel est par nature engagé, sinon, à quoi sert-il, bordel? Mais on reste avec un problème sur les bras : tous les écrivains sont-ils des intellectuels simplement parce qu'ils travaillent avec les mots et les idées? Stéphane Dompierre, Jean Barbe, Rafaële Germain et Victor-Lévy Beaulieu peuvent-ils vraiment être mis dans le même sac?
Je ne réclame pas un enlisement dans l'individualisme postmoderne et le roman instrospectif à la 1ere personne de l'indicatif présent. Mais c'est qu'il faut prendre bien soin de l'autonomie du champ littéraire québécois, qui a été si longue à acquérir, étouffé qu'il était par la question nationale.
Je vais peut-être un peu trop loin, je vous l'accorde; c'est que tout ça réveille en moi le vieux débat sur l'engagement des créateurs. Mais, cela dit, je ne suis toujours pas fédéraliste, et je projette encore de faire partie de l'UNEQ un jour.
mercredi 29 octobre 2008
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