dimanche 22 mars 2009

Et les grands ciels qui font rêver d'éternité


Je ne suis pas de la génération qui a été marquée par Les Colocs. Il faut dire que, quand Dédé est arrivé à Montréal, je venais de naître. Sa mort m'a touchée, comme tout le monde, mais pas autant qu'elle a dû toucher les vrais fans, ceux qui ont fait des Colocs la trame sonore de leur vie, ceux qui ont suivi le groupe d'album en spectacle. Malgré le respect que j'ai pour la musique des Colocs et le plaisir que j'ai à écouter la plupart de leurs morceaux, Dédé n'a rien de sacré pour moi.

C'est peut-être pour ça que j'ai pu voir le film de Duval sans me sentir écorchée. Et c'est peut-être pour ça que, quand je lis ce qu'a écrit Nicole Bélanger, l'ex de Dédé, je trouve qu'elle va un peu loin. Quoiqu'au fond, qu'est-ce que j'en sais? Elle a peut-être raison.

N'empêche que ce film, s'il n'est pas le plus grand chef-d'oeuvre du cinéma québécois, me semble tout sauf malhonnête. J'ai eu l'impression, grâce à l'organisation du scénario autour de l'histoire du groupe mais surtout autour des chansons des Colocs, de mieux connaître Dédé l'artiste et de mieux comprendre ses textes. Pas de mieux connaître l'homme, c'est vrai, ni de mieux comprendre les raisons de son suicide. Mais je ne crois pas que ç'ait été le but de Jean-Philippe Duval. Un geste comme celui-là, ça ne s'explique pas.

J'ai plutôt vu son film comme un hommage, un retour sur une vie et surtout sur une carrière, et je crois que c'est ce qu'il fallait faire. Je regrette cependant que les promesses du début du film n'aient pas été tenues : si vous avez vu la bande-annonce, vous avez entrevu la magnifique séquence d'animation qui ouvre et qui ferme le film. Dans la première heure, des trouvailles comme celles-là reviennent à quelques reprises. Du collage, des marionnettes. Mais soudain, tout ça se perd, et ça redevient un film comme les autres, aux dialogues parfois un peu plaqués. Heureusement, Sébastien Ricard est à la hauteur du poids qu'il a sur les épaules, et on y croit - ou du moins, moi, j'y ai cru.

Je ne crois pas que ce film passera à l'histoire comme Dédé lui-même a pu le faire. Mais si vous vous ennuyez de lui, ou si vous avez envie d'approcher un peu la légende, et que vous avez 2h30 devant vous, faites donc un détour par un cinéma - ça vous donnera envie de réécouter Dehors Novembre...

2 commentaires:

Marie-Pier a dit…

C'est drôle, mais je me considère de la génération qui a suivi Dédé, je l'ai vu en show, j'ai lu le livre de son ami journaliste qui tentait de le raconter, sans vouloir l'expliquer. J'essaie de ne pas trop lire de critiques face au film. Je veux le voir, c'est tout. Parce que le suicide de Dédé m'a marqué... comme celui de L., récemment, mon bon ami. Parce que j'aimais ses chansons que j'écoute toujours de temps en temps. Parce que mes parents sont allés voir le film et m'ont appelé pour me dire : on sait que tu l'aimais... le film est bien, va le voir. Et j'irai...

Esquimaude a dit…

Et pourtant, on est de la même génération...

En fait, je ne me considère pas de la génération des Colocs pour la simple et bonne raison qu'ils ont sorti tous leurs albums avant que j'entre au secondaire. J'étais donc beaucoup trop jeune pour être vraiment fan : tsé, en 6e année, j'écoutais les Backstreet Boys, les Spice Girls et No Doubt. On est plutôt loin de La rue principale...

J'aurais pu être fan après-coup, une fois les disques parus et la majorité des concerts derrière moi, mais ce serait comme dire que mon petit frère, qui a vu les reprises de Passe-partout dans son enfance, est de la génération Passe-Partout. De toute façon, rendu là, avec Dédé mort quand j'avais à peine 15 ans, je me suis plutôt tournée vers des groupes vivants.