mardi 9 décembre 2008

Vous avez dit bizarre?


Qui aurait cru qu'après deux campagnes (provinciales et fédérales) aussi plates, il se passerait des choses aussi surprenantes, pour ne pas dire bizarres, en politique canadienne et québécois?

D'abord, la surprise qui n'en est pas une : le plus bas taux de participation ever (bon, depuis 1927) : 57,3%. Venez pas me dire que c'était à cause de la météo! Je veux bien que les gens ne veuille pas d'élection, mais quand il y en a une, la question ne se pose plus : est-ce qu'on se demande si on veut un hiver? Elles sont là, ça fait partie de nos plus simples devoirs que d'y participer!

Puis, les libéraux qui s'en tirent de justesse, avec 66 sièges (alors que ça en prend 63 pour faire une majorité). Si on calcule un peu, on se rend compte qu'ils sont élus par 25% de la population votante. Ouch, doivent-ils se dire (mais en secret).

Ensuite, une remontée spectaculaire du PQ qui nous donne la première femme chef de l'opposition (et qui ne tardera pas à nous donner aussi, si vous voulez mon avis, la première femme à la tête du Québec). La quantité de jeunes à la soirée électorale m'a surprise, je dois l'admettre - mais c'est donc qu'il y a de l'espoir.

Et que dire de la déconfiture fracassante de l'ADQ et de l'annonce du départ de Mario Dumont? Que du plaisir. N'empêche, j'ai du mal à comprendre la psychologie des électeurs québécois : quand un parti passe d'opposition officielle avec 41 sièges à parti non reconnu avec 7 sièges en ne faisant à peu près rien de nouveau, ça ne fait que prouver le peu de sérieux de ceux qui l'ont d'abord élu.

Enfin, mon plus grand bonheur de la soirée d'hier, mon deuxième plus beau moment politique (après la victoire d'Obama, mais avant le déclin de l'ADQ!) : l'élection d'Amir Khadir. Même si j'ai voté pour Françoise David qui était dans mon comté, je dois dire que je suis contente que ce soit lui qui soit élu. Parce que, malgré tout, je l'aime plus, un peu. Parce qu'il est plus glam, peut-être, parce qu'il cite des artistes lors de ses soirées électorales. Mais aussi parce que je crois qu'il va brasser plus d'air à l'Assemblée nationale - et c'est important qu'un parti plus à gauche que le PQ y défende la souveraineté.

Si on fait le bilan de tout ça, je me dis que, tout compte fait, le Québec ne va pas si pas si mal qu'on pourrait le croire. Le retour en meilleure forme de l'opposition souverainisme/fédéralisme vient de se doubler d'un intéressant rapport droit/gauche. Ça commence à ressembler à quelque chose...

Et puis voilà-t-il pas qu'au fédéral, après la démission-prise-deux de Stéphane Dion, Bob Rae se retire de la course au leadership et couronne, pour ainsi dire, Michael Ignatieff chef du PLC. C'est pas mauvais d'avoir comme Premier ministre canadien potentiel un monsieur qui a étudié la philosophie. Seulement, à court terme, ça veut dire que la coalition va peut-être prendre le bord : sa tactique se résume semble-t-il par « la coalition si nécessaire, mais pas nécessairement la coalition ».

On va voir ce qu'on va voir.

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