vendredi 5 décembre 2008

L'institution incestueuse

Étant née, pourrait-on dire, au beau milieu du (petit) champ littéraire québécois, je me suis toujours tenue plus ou moins loin des études littéraires. Avec tout cet héritage familial et parafamilial, la voie m'était comme tracée d'avance, et je trouvais ça trop facile (et par le fait même un peu méprisable et plutôt épeurant). Je trouvais ça incestueux, aussi, tant le milieu littéraire (et le Québec au complet) est petit.

L'an dernier, après un bac en Art Dramatique (critique et dramaturgie) où je suis tranquillement passée de la pratique du théâtre à l'analyse dramaturgique, j'ai fini par me rendre à l'évidence : il y avait une place pour moi en études littéraires. Je rendais les armes et je formais le projet d'enseigner, un jour, la littérature à des cégepiens ou, qui sait, à des universitaires en devenir.

Sans trop y réfléchir, j'ai choisi le profil Études québécoises du bac en littérature. Et maintenant, je me rappelle pourquoi, tout ce temps, je m'étais tenue à distance.

Cette session-ci, j'ai eu une prof qui citait mon oncle, poète et chercheur, à peu près dix fois par cours. J'ai étudié, en lecture obligatoire, les textes de la meilleure amie de ma mère, poète et romancière. Deux collègues de mon père, poètes mais dont l'un est aussi éditeur, participeront à une table-ronde dans un de mes cours. Et tout à l'heure, boutte du boutte, en cherchant de quoi étoffer un peu mon travail de fin de session dans un livre dudit oncle (suggéré par la prof), je tombe sur une dédidace à nul autre que... mon père.

Si c'est pas assez incestueux à votre goût, ça...

(Et comme le milieu de l'édition indépendante est encore plus petit, Max et moi on apparaît dans une BD de Zviane sur l'Expozine. Fiou!)

4 commentaires:

Marie-Pier a dit…

Dans la BD de Zviane!!! Je suis jalouse!!!
(Mais vous êtes beaux!)

P.S. Je ne savais pas que tu vivais l'inceste à ce point. Puis-je te faire passer une entrevue bientôt. C'est pour ma maîtrise...

Céline a dit…

Mais c'est vraiment drôle... ouin vous êtes vedettes pas mal ;)

Heu... mais c'est vrai l'histoire du chili? Est-ce que Max ressemblait vraiment à une chandelle qui est en train de brûler 10 fois trop vite?

Si oui.. j'ai pitié, ça ne devait pas être agréable.

Maude, moi non plus je ne savais pas que ton rapport aux études littéraires était si incestueux. Ça doit faire étrange d'entendre le nom de son oncle 10 fois par cours.

Esquimaude a dit…

L'histoire du chili est tout à fait vraie. Et pourtant, l'amour de Maxime pour la nourriture ultra-épicée est bien connu.

Et en effet, ça fait bizarre, surtout quand c'est mes amis qui m'en parlent... Du genre "Ouais, j'ai lu une préface de ton oncle dans l'Homme rapaillé" ou "Pour mon travail, j'utilise deux livres de ton oncle", etc. Dans un cours de poésie, pour moi qui n'ai *vraiment* pas d'affinités avec la poésie, c'est un peu complexant.

Xandrine a dit…

BON, Maude qui nous pète de la broue. TSSS!

(hahaha, ok, non. Je t'aime. et t'écris bien. et j'm'ennuie.)