lundi 29 mars 2010

Where were you when

Un de mes collègues a fait un exposé aujourd'hui, dans le cadre d'un séminaire sur les fictions de la mémoire et de l'oubli, sur le phénomène du "where were you when...?" autour des événements collectifs marquants, par exemple la mort de JFK, les premiers pas sur la Lune, l'assassinat de Lennon ou, dans le cas de son exposé, le 11 septembre 2001. Il remarquait le besoin que nous avons, particulièrement dans le cas d'événements traumatiques, de transformer le macroévénement en microévénement, de passer du collectif à l'individuel en partageant notre expérience subjective afin de se réapproprier les événements - en privé, mais aussi publiquement, sur des sites comme celui-ci ou celui-là.

En discussion après l'exposé, on a tenté de faire la comparaison avec des événements individuels mais partagés par tous qu'on aime bien se raconter (premier baiser, première fois qu'on a fait l'amour, premier deuil, etc.), et on a réfléchi un peu sur la nécessité plutôt individualiste de raconter bien davantage que de lire les récits des autres, comme en témoignent d'ailleurs des sites comme Experience Project.

C'est vrai, en général, on préfère raconter où nous étions et revivre, de façon réparatrice peut-être, la journée fatidique, plutôt que de lire ou d'écouter les récits des autres qui, finalement, reviennent tous un peu au même. Mais pour faire un peu changement, j'ai envie de vous le demander, à vous : où étiez-vous ce jour-là?

9 commentaires:

Joëlle a dit…

Le jour de quoi??

Esquimaude a dit…

Je parlait du 11 septembre, qui était le sujet de l'exposé, mais ça pourrait être n'importe quel jour marquant. La mort de Michael Jackson, le 11 septembre, l'élection d'Obama... C'tait pas clair, mon affaire, hein? ;)

Catherine a dit…

Le 11 septembre? Avec toi dans un cours d'informatique! M. Vigeant a mis le site de CNN en gros sur l'écran de la classe et on a tous regardé. Après, on a eu un cours d'Histoire. Et je pense que Gilles pleuré. Mais peut-être pas.

v a dit…

Haha, c'était le 42 août.

Esquimaude a dit…

Cath - Oui, Gilles a pleuré... Et tu riais. Pas de Gilles, mais comme de nervosité. Comme quand ton grand-père est mort.

V - Wow. J'y avais jamais pensé...

Joëlle a dit…

J'étais en cours d'histoire, sec. 1. La direction est venue chercher une fille de ma classe, parce que son père prenait l'avion ce jour-là. Mais il n'était pas sur ces vols. Et moi j'avais pas trop compris pourquoi le monde courait partout, à New York...

Clarence L'inspecteur a dit…

Je suis descendu dans le salon juste après le deuxième avion et mon père était debout à deux pouces de la télé, une tasse de café dans la main et il a dit quelque chose comme ça y est ils viennent de renter dans les tours. Je suis parti en vélo quelques heures plus tard, dans cette journée tellement belle, le ciel tellement bleu, en ne comprenant pas pourquoi les voitures continuaient à rouler, les gens continuaient à aller à des places. J'ai passé la journée chez ma blonde de l'époque, scotché sur les nouvelles, à regarder, regarder, regarder sans cesse les mêmes images. Ça m'a pris des mois avant d'être capable de réécouter du Godspeed et je te jure que genre trois jours plus tard, à l'arrêt d'autobus, j'ai vu deux avions se croiser en un point juste au-dessus de ma tête. Probablement qu'elles étaient dans deux corridors aériens éloignés par des kilomètres, mais j'ai freaké pareil.

Marie-Pier a dit…

11 septembre : J'étais à ma pause au collège. Les surveillantes avaient mis une télé dans l'aire de dégagement afin que nous soyons informés. J'avais un cours d'histoire internationale à la fin de ma journée. Ce fut intense... :(

La mort de Michael Jackson : Je lavais de la salade dans ta cuisine. Comme il commençait à pleuvoir, tu étais sortie dehors pour ranger un truc. La radio a craché le fameux "...la mort de Michael Jackson...", mon coeur s'est arrêté, surpris, j'ai réalisé ce que je venais d'entendre et j'ai couru sur ton balcon pour te dire : "Maude, Michael Jackson est mort!" Ouf...

Esquimaude a dit…

Marie : c'est vrai, et le ciel était super sombre et tout ça était bizarre...! Quand est-ce que tu reviens dans ma cuisine, là?