mardi 28 juillet 2009

Les mots des autres


En ce moment, je suis envahie par les mots des autres.

Ceux de Virginia Woolf qui, dans Une chambre à soi, essaie de comprendre les liens entre la condition des femmes et les romans qu'elles ont écrit - ou, surtout, ceux qu'elles n'ont pas écrit. L'essentiel de sa thèse, vous le savez peut-être, est que, pour écrire, une femme doit disposer d'une pièce à elle, de suffisamment d'argent pour vivre et de temps devant elle. Des exigences incompatibles avec la vie des femmes d'avant la révolution sexuelle. Et pourtant, il y a eu Jane Austen, les soeurs Brontë, George Sand, Laure Conan, Simone de Beauvoir... Des cas à part? Ou alors, des femmes qui ont choisi de sacrifier leur féminité?

Elle dit aussi ceci, que j'ai envie de vous faire lire :

" Le monde ne demande pas aux gens d'écrire des poèmes, des roman ou des histoires; il n'a aucun besoin de ces choses. Peu lui importe que Flaubert trouve le mot juste ou que Carlyle vérifie scrupuleusement tel ou tel événement. Et bien entendu, il ne paye point ce dont il a cure."

Les mots de Jane Austen, aussi, parce que Virginia Woolf m'a donné envie d'ouvrir pour la première fois Orgueil et préjugés. Si j'ai généralement très peu d'intérêt pour les reconstitutions historiques, les romans ou les films de notre époque qui jouent à représenter le passé, j'aime les romans qui sont ancrés dans une autre époque, mais qui est la leur. C'est pour ça que j'aime tant Simone de Beauvoir et Emily Brontë, et c'est ce qui me fait aimer Jane Austen. Ça, et l'ironie subtile qui glisse entre les lignes.

Selon Virginia Woolf, Jane Austen a dû écrire toute son oeuvre sur un coin de table, dans un salon commun, en étant constamment dérangée par les membres de sa famille et par des visiteurs, et en devant cacher à tout le monde qu'elle écrivait.

Et moi, dans mon bureau juste à moi, avec assez d'argent pour ne pas m'en faire, je ne suis pas foutue de finir un roman qui n'arrive certainement pas à la cheville d'Orgueil et préjugés. De quoi confondre Woolf.

Je vous laisse sur d'autres mots, ceux de la blondissime chroniqueuse, qui sont tout à fait dans le goût de mes lectures du moment : "l'écriture est un jardin anglais", dit-elle.

C'est ici.

3 commentaires:

Alexie M a dit…

Ouais, je trouve que tu ressembles à Virginia Woolf.

Esquimaude a dit…

J'ai failli écrire "justement, Alexie trouve que je ressemble à cette image de Virginia Woolf"... :)

Alexie M a dit…

J'irais même jusqu'à dire qu'il faudrait trouver quelqu'un capable de te prendre en photo sous le même angle avec le même genre de blouse; tu serais aussi hot que Lindsay Lohan dans le rôle de Marylin (oui oui).