Pendant cette soirée électorale, j'ai senti que le Québec était ma communauté et que le Canada était cette société étrangère à laquelle il est si difficile d'appartenir. Même si je ne me fais pas beaucoup d'illusion sur la force des convictions gauchistes de mes concitoyens (après tout, la dernière vague de changement a mené à un triomphe adéquiste), les résultats prouvent quand même, une fois pour toutes, que le Québec et le ROC veulent des choses différentes et, apparemment, inconciliables.
Depuis bientôt deux ans, je m'acharne à analyser trois pièces de théâtre qui, à mon avis, règlent le problème de la crise identitaire par l'ouverture de la communauté sur l'Autre. Aujourd'hui, l'Autre ne me plaît pas du tout, et j'ai moins que jamais envie de m'ouvrir sur lui. Et plus que jamais, j'ai envie que, collectivement, on reproduise ce miracle qui nous fait voter tous ensemble dans la même direction et, en l'occurrence, complètement à l'envers du reste du pays, pour enfin se donner le droit d'avoir notre propre pays, dans lequel on n'entrerait pas comme en terre étrangère.
Les Canadiens n'ont pas besoin de nous pour fonctionner, ils nous l'ont bien démontré lundi dernier. Alors, qu'est-ce qu'on attend?
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