mercredi 10 février 2010

On ne peut pas tous être Carrie Bradshaw


Découverte chez la Blondissime, une chronique surprenante, un peu triste, un peu cynique, mais pourtant assez sensée de Lori Gottlieb, auteure d'un livre très controversé (et vous comprendrez pourquoi assez vite) : Marry him! - The Case for Settling for M. Good Enough.

En gros, madame Gottlieb nous dit que, après avoir eu un enfant seule parce qu'elle avait rejeté tous les partis potentiels pendant sa vingtaine et sa trentaine, elle se rend compte, à quarante ans, qu'elle serait prête à se "caser", et pas nécessairement avec quelqu'un qui la flabbergaste, juste avec un gars qui "ferait la job". Un Marcel Leboeuf de l'amour, quoi. Le problème est qu'il y a de moins en moins d'hommes "good enough" libres autour d'elle, et encore moins d'hommes flabbergastant. Conclusion : elle aurait dû se caser plus tôt, avec quelqu'un qui ne la renversait pas nécessairement, mais qui aurait fait un bon père et un bon compagnon de vie.

J'ai déjà entendu une thèse semblable de la part de quelques personnes de mon âge qui disaient trouver plus censé de se marier avec leur meilleur ami que de bâtir une famille sur la passion amoureuse. Pas fou. En fait, ça n'a rien de neuf, tout ça : on revient au modèle du mariage de raison, mais basé sur la famille plutôt que sur l'argent. Mais si le mariage d'amour est si risqué et si peu probable, pourquoi est-ce que, depuis Charles Perrault jusqu'à Rafaële Germain, en passant par Jane Austen, tous les modèles fictifs tendent vers lui?

Lori Gottlieb utilise un exemple tiré de Sex and the City (ATTENTION, SPOILER ALERT) : Carrie trompe le gentil et attentionné Aiden avec Mr. Big, beaucoup plus excitant, mais surtout beaucoup plus égocentrique. Si on regarde la situation d'un point de vue rationnel, on se dit qu'elle serait beaucoup plus heureuse avec Aiden, qui pense à elle, qui veut s'investir dans la relation et qui veut fonder une famille. Pourtant, quand Carrie laisse finalement Aiden, une part de nous est soulagée : elle ne choisit pas la plate sécurité de la tendresse, mais plutôt la folle passion et ses écueils. Et la série confirmera notre point de vue en réunissant Carrie et Big une fois pour toutes.

Mais on ne peut pas tous être Carrie Bradshaw. Alors, on fait quoi? On marie notre meilleur ami?

6 commentaires:

Joëlle a dit…

Oh non.........
C'est si triste comme constat, tout ça....
C'est pas mieux d'attendre de trouver le bon?
Je sais pas.... Me semble que l'amour, c'est plus qu'un gros compromis.....
En tout cas.....
J'trouve ça triste, c'est tout....

Esquimaude a dit…

J'ai beau trouver que, rationnellement parlant, elle n'a pas tort, je continue de penser que c'est possible d'avoir mieux. Faut dire qu'en ce moment, j'ai le beurre et l'argent du beurre, donc je suis mal placée pour parler. Reste juste à espérer que le temps ne lui donnera pas raison...

Anne a dit…

On frenche Marcel Leboeuf!

Marie-Pier a dit…

Le meilleur ami, je l'ai testé, et ça ne fait pas nécessairement un meilleur parti... alors on attend le bon! :P

William a dit…

Ni Terry Bradshaw, en fait. (http://i.cdn.turner.com/sivault/si_online/covers/images/1970/0209_large.jpg)

Laure a dit…

Je trouve cette question très intéressante, et je me la suis beaucoup posée!
Dans les films, je suis toujours pour que la femme quitte son mari-meilleur-ami et choisisse son amant.
Dans la vie, je crois juste que, se mettre avec quelqu'un en ayant l'impression qu'on se résigne, c'est la pire manière de se mettre avec quelqu'un (et le meilleur moyen d'être malheureux ensuite). Mais dans l'absolu j'ai du mal à comprendre qu'on puisse concevoir ses relations amoureuses dans l'idée de longue durée ou de famille, donc ça biaise un peu mon opinion.